BETH-ANNE
24 mars 2054
J'inspirai.
J'expirai.
La main à quelques centimètres de la porte, la tête au bord de l'ébullition, j'étais incertaine de ce qui allait se trouver derrière cette porte. Quel genre de personne allais-je retrouver ? Ils étaient tous odieux, d'après ce qu'on m'avait décrit, et pourtant... Pourtant, je n'avais rencontré que des personnes comme tant d'autres à la surface. Là où le ciel nous brûlait la peau, eux, ils soufflaient du noir certain.
J'étais prête pour ce qui allait suivre, je le croyais en tout cas. Je n'allais rien dévoiler. Ne pas parler. Le mutisme était une arme qui rendait fou lorsque l'on est à la recherche de réponses, et je ne pouvais pas me risquer à leur en livrer.
Si, après cela, ils me ramenaient à la surface et que j'avais répondu à leurs questions, j'allais perdre mon travail, mon honneur et la fierté de mes parents. Je ne pouvais pas leur faire ça. Ils avaient confiance en moi. Ils faisaient tout pour que je sois acceptée en haut. Je n'allais pas gâcher leur travail.
J'inspirai, puis j'expirai.
On m'avait enlevée. Ces individus exigeaient des informations. Si je restais muette, ils n'hésiteraient pas à recourir à des méthodes brutales : tortures physiques et mentales, isolement, menace de mort. Je les avais toutes gravées dans ma mémoire. Toutes ces techniques, nous les avions apprises et mémorisées à l'école de police pour nous protéger d'eux.
La nausée me prit et je dus retenir mon estomac de peur.
Ô Ciel. Mon cœur cognait. Encore et encore. Cogne. Cogne. Cogne. Cogne. C'était fort régulier et loin d'être apaisant. C'était angoissant. Mais ce n'était rien comparé au coup de feu strident qui hantait mes oreilles sans cesse. J'entendis violemment la clé se mouvoir dans la serrure, avant même que ma main ne touche le bois de la porte. Je fis un pas en arrière, mon cœur battant à tout rompre. Il continuait de battre, de battre, de battre. La porte s'ouvrit alors, et ma nausée disparut progressivement.
—Tu es prête, ma douce ?
Logan était là, et c'était presque un soulagement de le voir. Lui et pas un autre. Quelqu'un que je connaissais, quelqu'un qui m'avait parlé, quelqu'un qui me connaissait, ça me rassurait un tant soit peu dans l'enfer où j'étais enfermée malgré moi. Mais seul le ciel savait à quel point je le détestais. Je le détestais lui et sa manière de prétendre tout savoir.
—Quel regard haineux. Magnifique, souffla-t-il.
Son regard m'avait balayée de haut en bas, tout cela avec un sourire presque sincère. Cet homme était étrange, et je le haïssais pour m'avoir arrachée à ma vie, à ce moment crucial où j'avais enfin pris conscience des pensées et des actes que je devais avoir dans cette vie. Je tremblais. Mes jambes ne cesseraient jamais de trembler. J'étais juste tétanisée. Qu'allaient-ils faire de moi ? Ne jamais se fier aux apparences, c'était la règle de base que tout le monde connaissait.
—F-Fermez là.
—Quelle vulgarité venant d'une femme comme vous. C'est vraiment étonnant. Oh ! En fait, non, pas du tout, mais vous n'en perdez pas votre charme, je vous assure, surtout quand je sais que cette façade c'est que du flan. Sa voix était presque moqueuse.
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Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍
AksiLe vilain et le héros sont seulement deux âmes tourmentées d'une manière opposée. Un futur sombre et peint d'un égoïste sans fin s'ouvre à vous dans ces mots. Si je vous disais, que tous les arts sont interdits, bannis, rejetés. Que feriez-vous...