𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒

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BETH-ANNE


—Tu as toujours vécu ici Logan ?

La question m'échappa, mais j'étais tellement absorbée par ce que créais que je ne stressais pas le moins du monde des conséquences de ma question qui pouvait sembler être audacieuse.

—Je suis né ici, je connais cet endroit comme ma poche. J'y ai grandit alors je connais tout ceux qui vivent encore ici, et la plupart de ceux qui y sont nés. me répondit-il tout simplement.

—Est ce que tu aurais aimé naître ailleurs ?

—Je ne pense pas.

Sa réponse était surprenante, je m'attendais au contraire. Vivre ici n'avait rien de charmant ni d'attirant en le voyant.

—Ailleurs, j'aurais été quelqu'un qui ne comprend pas la vraie vie. Ici, c'est dur, mais j'ai appris la vie, la création, la passion et la beauté. Je me contente du peu, et je connais la valeur des choses. Ceux de là-haut se contente de se pavaner et de montrer aux autres leurs richesses, ils ne se contentent plus de la simplicité, ils leur en faut toujours plus. Sans même s'en rendre compte, ils sont tous les plus pauvres de leur pays.  énuméra-t-il.

Ses paroles étaient vraies, il n'hésitait pas une seule seconde lorsqu'il parlait, c'était spontané, sans être réfléchi au préalable.

—Le gouvernement et les Majors savent très bien ce qu'ils font. En empêchant les citoyens de penser par eux même et de vivre de manières différentes les uns des autres, ils les emprisonnent dans un manque de conscience et d'intellect affreux.

—C'est une stratégie vicieuse... Un cycle sans fin.

—Il y a une fin, mais elle est loin d'être joyeuse. avoua-t-il.

La mort, l'emprisonnement, les tréfonds. C'étaient ça les solutions pour sortir de ce cycle. Logan m'avait sortit de deux d'entres elles, mais je n'avais pas échapper à la dernière. Malgré cela, c'était un point positif: j'avais la liberté de pensée ici.

—Tes parents sont nés ici aussi ? demandais-je.

Un silence s'installa entre nous, et je compris mon erreur. Logan avait beau être franc sans passer par quatre chemins, il restait un humain comme un autre avec ses propres faiblesses.

—Oui, il sont nés ici. me répondit-il simplement et d'une lenteur étonnante.

Je me sentis un tant soit peu mal à l'aise d'avoir mit cette conversation sur le tapis, il était peut être trop intrusif de poser ce genre de question à son égard. Malgré tout, je me sentais en déséquilibre complet avec lui: il savait tout de moi et je ne savais rien de lui.

—J'aurais peut-être aimé vivre ailleurs de là où je suis née. déclarais-je en changeant de sujet.

Je ne l'avais jamais avoué, mais c'était ce que je pensais. J'aurais aimé ne pas naître dans cette ville, vivre ailleurs où tout ce qu'on nous ordonne doit être appliqué. Là où je pouvais refuser de faire certains choix, mais surtout...

—Où aurais-tu voulu vivre, Beth ?

—Là où l'art peut chanter.

Notre conversation n'avait rien de fort, pas de ton réellement sérieux, nous parlions doucement, presque en murmurant tellement nous étions concentrés dans notre tâche. Il peignait avec délicatesse sur sa jambe tandis que je m'amusais à mélanger différentes couleurs et en faire diverses formes sur le dos de ma main. Le silence autour de nous et autour de nos paroles ne me dérangeaient pas, c'était apaisant et reposant.

Ô 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐏𝐀𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant