Épilogue

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Neuf mois plus tard

Le printemps était tombé sur Wazümi, petite île tranquille du territoire du grand Empereur Barbe Blanche.
Ce pied à terre printanier où à chaque saison de nouvelles fleurs écloraient, levant leurs délicates pétales de toutes les couleurs du monde vers l'inconnu de la vie servait principalement d'approvisionnement en bois et en herbes médicinales l'équipage.

Les gens n'étaient pas bien riches ici. Ils vivaient simplement, d'une manière bien banale pour ces pirates qui voyaient le monde dans ces teintes les plus sombres, mais aussi les plus claires.
Les habitants faisaient du commerce avec Mélydre, fleurs et charpentes contre des denrées alimentaires plus que bienvenue, changeant les locaux de leurs œufs et légumes de saison.

Il y avait quelques moutons aussi, pour la laine. Et quand les poules devenaient trop nombreuses les producteurs proposaient un peu de viande sur le marché hebdomadaire du village principal.

Wazümi n'était pas grande.
Un unique port et son village, quelques patelins auxquels on pouvaient accéder par des chemins plus ou moins ardues, formant une douce arborescence. Sinon ne s'étendait que des bois, des grands et impétueux couverts d'arbres à la cime immense.

Il y avait quelques champs aussi, chacun fleurissant à leur bon vouloir. Cette île était remplie d'endroits secrets.
Et Désirée elle, en découvraient encore chaque jour qui passait.
La grande brune, vêtue d'une simple robe de chambre claire, traçant un contour avantageux de ses formes qui s'étaient bien remplies ferma les yeux ; tendant l'oreille.

Finalement elle n'était pas partie bien loin. Un seul trajet en bateau lui avait suffit pour trouver ce qu'elle cherchait, du moins pour l'instant.
Le chant des oiseaux ici, était si semblable à celui qui régnait fut un temps sur Teïre. Tout comme la délicieuse odeur qui sortait de sa casserole, l'ancienne espionne entreprenant de se cuisiner son petit déjeuner composé d'un peu de pain de la veille et d'œufs au plat. De quoi lui donner suffisamment d'énergie pour la journée à venir.

Alors elle sourit, elle faisait souvent cela ces derniers temps, et rouvrit ses prunelles sombres bordées de ce gris nuageux tout en sifflotant une mélodie connue d'elle seule. Elle avait pût trouver du travail sans problème, les locaux ayant accueillis avec joie une personne aussi qualifiée qu'elle, comme ils le disaient si bien.
Et étonnement Désirée s'était retrouvé maîtresse, professeure pour les plus jeunes. Rares étaient ceux qui savaient lire, écrire ou même compter sur Wazümi. Et ceux-là n'avaient presque pas le temps de s'occuper de la jeune génération.

Ainsi la brune s'était faites violence au début, elle qui avait gardée l'enseignement en horreur, celui qui avait valu la vie de tous ses proches. Or tout était venu naturellement une fois qu'elle s'était retrouvé devant les petits minois des enfants de l'île.
Le matin, elle enseignait à ceux entre 5 et 10 ans ; l'après-midi aux plus âgés qui venaient à partir de 15 ans plus ou moins comme ils le voulaient. Il fallait bien aider les parents après tout, que ce soient pour tenir le bétail, cultiver les arbres... vivre tout simplement.

Toutes ses journées se ressemblaient.
Et ce quotidien, elle l'aimait.

Même si une nouvelle qui avait ravi les autres locaux, l'inquiétant elle plus qu'autre chose, risquait de bientôt briser cette routine. Il paraissait que l'une des flottes de leur protecteur, lui dont le Jolly Roger flottait fièrement à l'entrée du port de l'île allait bientôt leur rendre visite.
Cela faisait presque un an que l'on ne les avaient pas vus, et chacun était près à accueillir les pirates comme il se le fallait. Ils pourraient bien refaire leur stock de charpentes, l'année avait été fructueuse si l'on écoutait les dires des hommes.

Désirée agita la tête, furieuse contre elle-même. Elle n'avait pas à s'en faire pour ce genre de choses, saisissant une assiette pour se servir son petit-déjeuner. Elle n'avait plus rien à voir avec l'équipage de l'Empereur désormais.
Personne ne l'avait jamais interrogé sur son passé, à Wazümi ; ils s'en fichaient tout comme l'homme qui gardait ce beau territoire. Les valeurs coulaient telles le bon vin sur les terres de l'Empereur.

Mon épée fleurieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant