8. Ce désir caché

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- On en a fini avec lui commandant, il lui faut juste une bonne dose de repos maintenant ! déclara Toto d'un ton plus que satisfait.

- Ce qu'on voit surtout, c'est que cet imbécile est déjà partit dans les bras de Morphée oui !

- Commandant Thatch, j'aimerais qu'à l'avenir vous n'oubliez pas que oui, les adolescents ont besoin d'une certaine dose de sommeil pour récupérer. Et maintenant enlevez vos pattes de cette table, vous allez tout renverser par Roger !

- Oups... pardon !

- Prends garde Thatch yoï, tu pourrais bien être le suivant sur la liste de castration de Toto.

Le commandant de la 1ère division reçut pour toute réponse un regard furieux et qui s'abstenait de tout commentaire de l'infirmière en cheffe. Et qui eut pour excellent effet de lui faire fermer son clapet.
Désirée retint difficilement un ricanement de dépasser la barrière de ses lèvres, rangeant à leur place les derniers produits que les trois femmes venaient d'utiliser pour les soins du nouveau membre de l'équipage du grand Barbe Blanche.

Ce qu'elle adorait avec la blonde, c'était qu'elle n'avait peur de rien. Elle était tout son contraire.

Toto n'oubliait jamais son ton respectueux lorsqu'elle s'adressait aux commandants mais cela ne voulait pas dire qu'elle était inoffensive. La preuve, elle était l'une des seules personnes que la brune connaisse qui soit capable de faire trembler ces pirates aux primes plus qu'impressionnantes. Et d'ailleurs, elle aplatissait actuellement sous les regards amusés de tous la coupe banane de Thatch, s'aidant d'un livre de morphologie humaine.

En même temps cet idiot de cuistot en chef avait pris plus de dix secondes à bouger son popotin de l'une de leurs tables de travail...
Pas de pitié dans ce milieu.

Chacun s'amusait de cette situation... même Deuce toujours au chevet de son capitaine, s'apprêtant à s'en aller informer le reste des Spades de son état de nouveau stable.
Tous sauf un.

Et Désirée l'avait aperçut.
Bien évidemment. Elle voyait toujours tout de toute manière. Elle n'avait pas le choix si elle voulait récolter des informations et s'éviter la peine capitale.

Vista.
Il s'approchait pas à pas d'elle, dans la discrétion mesurée que lui imposait son imposant gabarit de plus de trois mètres. Son regard d'une sombreur étrangement libératrice ne la quittait pas.

Elle ne savait pas ce qu'il trouvait à sa nuque mais cela devait être particulièrement passionnant pour qu'il la fixe de cette manière. Et cela devenait particulièrement difficile à vivre pour elle.

Garder son masque impassible devant les autres infirmières, c'était simple. Contrôler ses sentiments lors de ces discussions mensuelles avec Sakazuki Akainu un peu moins.
Mais quand cela concernait l'épée fleurie, c'était soudainement bien plus compliqué.

La native de West Blue ne se voilait pas la face.
Contrôler ses désirs ne voulait pas dire qu'elle n'en avait pas. Et Vista avait toujours remué quelque chose en elle.

Quand elle était arrivée sur le Mobydick désorientée et désespérée c'était la première personne avec qui elle avait tissé des liens.
Avant même Charlotte et Toto. Puis lentement mais sûrement, la situation avait commencé à lui échapper. Au bout de six mois à bord du navire en forme de baleine elle était enfin sortie de cette période sombre de sa vie, apprenant à accepter à la fois son rôle d'espionne, la manipulation odieuse dont elle était la victime, son masque qu'elle devait porter en tout temps et la destruction de son île.

Alors oui, elle avait pris la confiance. Et ils s'étaient encore plus rapprochés.
Des contacts physiques de plus en plus nombreux. Des regards qui ne trompaient pas. Des insinuations particulièrement peu discrètes. D'autres un peu plus.

Mon épée fleurieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant