2. L'épée fleurie

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- Therens et Luk, remontez vos centres de gravité !

- Oui commandant ! lancèrent en cœur ceux qui venaient d'être rappelés à l'ordre.

- Par Roger, plus haut que ça ! Vous voulez embrocher vos frères sur le champ de bataille ou quoi ?!

- Oïe, vos adversaires c'est ceux qui nous attaquent, pas vos frangins qui sabotent vos heures de sommeil ahahah !

Des rires gras résonnèrent sur le pont principal alors que les deux nouvelles recrues de la 5ème flotte prenaient une douce teinte rouge coquelicot, sans pour autant cesser leurs mouvements d'entraînement.
Car s'il y avait bien une chose qu'ils avaient retenus depuis leur intégration c'était que leur commandant ne rigolait pas avec la pratique. Encore moins quand il s'agissait de l'art de l'épée dont il tentait actuellement de leur inculquer les bases.

Alors cela ne surprit personne quand Vista, celui dont le surnom d'épée fleurie résonnait dans le monde entier comme étant l'un des meilleurs de sa discipline leva les yeux aux ciels sous les commentaires du commandant de la 1ère flotte qui avait l'air de s'amuser comme un petit fou.

Marco le Phénix était un acharné du travail et de la discipline, tout le monde s'accordait pour le dire. Mais quand ce pirate à la prime de plus d'un milliard de berries décidait de faire chier le monde et de s'amuser il ne s'y prenait pas dans la demi-mesure.
Et charrier les petits nouveaux faisait partit de l'un de ses péchés mignons, si on pouvait le dire.

Le blond à l'éternelle chemise violette s'était donc installé en hauteur, sur l'un de ses perchoirs préférés duquel personne ne pouvait jamais le déloger, portant à ses lèvres moqueuses une bouteille dont l'épéiste ne voulait pas connaitre la nature du contenu.
Son frère profitait bien de la condition particulière que lui donnait le pouvoir de son fruit du démon, celui du phénix qui lui permettait tout simplement de voler. Enfin il fallait bien une contrepartie au fait de ne plus jamais pouvoir nager, n'est-ce pas ?...

Même s'il serait plus exact de dire qu'avec l'un de ces dons de la mer on devenait ni plus ni moins une enclume.
Il n'y avait qu'à prendre comme exemple les multiples démonstrations de noyades que leur faisait depuis près de six mois le gamin nommé Portgas.D.Ace, ce jeune idiot qui tentait quotidiennement d'éliminer leur Père et capitaine.

Vista se devait au moins de lui reconnaitre sa détermination, détournant son regard sombre du médecin en chef pour examiner les faiblesses de ses deux nouveaux protégés.
L'on ne pouvait cependant pas vraiment dire qu'il était intelligent, ce rookie ayant mangé le Logia du feu.

Son pouvoir était terriblement puissant. Et c'était pour cela qu'il se reposait bien trop dessus, qu'il perdait sans cesse.
Pas qu'il ait réellement une chance de vaincre leur capitaine, ça non. Mais le fait qu'il soit faible pour le Nouveau Monde en revanche... n'était rien de plus qu'une terrible vérité.

Le manieur de Kraken, cette arme aux doubles lames qui était d'ailleurs rangée dans des fourreaux à la taille de leur possesseur, fidèles au poste poussa un court soupir de lassitude.
Si ses imbéciles de frangins pensaient qu'il n'entendait pas les plaisanteries de plus en plus lourdes qui sortaient de leurs bouches sur divers sujets, ils se trompaient lourdement.

Mais il n'avait pas pour autant l'intention de se laisser déconcentrer, et il attendait la même chose de la part de Therens et Luk. Enseigner ses arts était pour lui une sorte de mission sacrée.
Et de toute façon, si ces deux jeunes étaient incapables de faire abstraction des idioties de leurs camarades, cela voulait simplement dire qu'ils n'étaient pas non plus prêts pour le champ de bataille.

C'est donc avec un sourire satisfait que l'homme à la taille conséquente de près de 3m30 croisa ses bras sur sa taille, dans le froissement familier du tissu de son éternel costume bleu.
Du haut de ses 43 ans, il entretenait toujours son impeccable moustache qui faisait sa fierté et qu'il traitait avec soin à chaque réveil. Sauf quand il sortait d'une monumentale gueule de bois bien sûr. Il ne fallait quand même pas trop lui en demander.

Mon épée fleurieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant