Chapitre 20 - Six ans avant l'incident

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Chers lecteur-ices, je vous remercie de suivre les aventures de Ben et Anaïs et de les faire vivre à travers votre lecture.

Ce chapitre est la première scène vraiment très spicy entre Ben et Anaïs, si vous n'êtes pas prêts pour ce genre de contenu explicite, attendez la suite ou passez au chapitre suivant s'il est déjà posté.

Pour tous les autres, bonne lecture !

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// Ben

Mon estomac était noué. C'était ridicule. Ce n'était vraiment pas la première fois que je ramenais une fille chez moi pour coucher avec elle. Loin de là. Mais il y avait quelque chose de particulier, cette fois. Il fallait dire que ça serait un changement. Ces deux dernières années, je n'avais eu de rapports sexuels qu'avec Constance. Et cette fille-là, je l'avais eu dans la peau pendant très longtemps. Constance et moi, c'était une longue histoire. J'étais tombé fou amoureux d'elle lorsque nous étions à l'école secondaire, elle était ma première relation, ma première... tout. Mais ce que je ressentais pour elle n'était à l'évidence pas réciproque. Je l'attirais beaucoup physiquement, je lui plaisais un peu moralement, mais jamais assez pour qu'elle veuille vraiment construire quelque chose de sérieux avec moi et nous voir un avenir ensemble. Et moi, j'en avais été totalement détruit. À chaque fois que je partageais un moment d'intimité avec elle, à chaque sourire complice que nous échangions, je pensais que je gagnais un peu plus son cœur, mais il n'en était rien. Nous avions une connexion sexuelle totalement folle, nous avions tout appris ensemble, tout testé dans le plus grand des respects des limites et désirs de l'autre et pourtant, ça n'avait jamais été assez pour elle. Je n'étais pas suffisant pour elle. Je m'étais alors contenté des miettes qu'elle voulait bien m'offrir et le jour où elle s'était trouvé sa première relation plus sérieuse, j'avais dû me résoudre à aller voir ailleurs, moi aussi. Cela n'avait pas été pareil, je n'avais pas autant apprécié le moment, mais j'avais découvert qu'on pouvait également prendre du plaisir sans les sentiments, qu'il était possible d'affectionner une personne simplement pour une nuit ou même quelques heures.

Je ne pouvais pas dire que j'avais multiplié les conquêtes, mais il m'était arrivé de chercher du réconfort ailleurs que dans les bras de Constance, d'avoir l'envie de plaire et de trouver de la satisfaction dans le regard brûlant d'envie d'autres filles. Me trouver beau et séduisant à travers elles, c'était tout ce dont j'avais besoin, au final.

Malgré tout ça, nos séparations et retrouvailles, nos plans imprévus comme planifiés, Constance était restée une amie fidèle et avait été disponible pour moi lorsque j'avais traversé des moments plus difficiles. Je ne ressentais aucune amertume à son égard, car elle ne m'avait  pas menti, jamais rien promis et avait été présente quand je m'égarais. Elle ne m'avait pas autant épaulé que Malone quand j'étais au plus bas, mais j'avais aimé la savoir à mes côtés, avoir une personne en plus sur qui compter. Depuis quelque temps, elle était un peu plus étrange, comme devenue possessive et pourtant, elle ne se gênait pas pour aller voir ailleurs. J'avais parfois des difficultés à la suivre, je devais le reconnaitre. Nous parlions moins d'ailleurs et elle ne prenait plus la peine de réclamer de mes nouvelles, nous étions simplement entrés dans quelque chose d'exclusivement charnel. Je la soupçonnais parfois de se retourner vers moi quand elle désirait une étreinte familière, quelque chose de plus facile. J'avais toujours dit oui, je ne pouvais donc rien lui reprocher.  Cela faisait près de trois ans que notre lien s'était amoindri et il m'avait fallu une année entière pour accepter ce fait. À vrai dire, je m'étais rendu compte que j'avais tourné la page lors de la fête d'Anaïs, pour ses dix-huit ans, lorsque j'avais été jaloux à en crever de ce type tatoué de la tête aux pieds aux allures de badboy, celui qui avait eu la chance de l'embrasser ce soir-là. J'avais alors réalisé à quel point j'étais attaché et surtout nouvellement attiré par An'. Aussi troublant que cela puisse paraitre, ça m'avait frappé d'un coup. C'était comme si j'avais réalisé qu'elle était une jeune femme et non la petite sœur que je pensais qu'elle était à mes yeux. La tendresse s'était mue en quelque chose de bien plus dangereux : en désir ardent.

Cœur meurtri ('Nombreux')Où les histoires vivent. Découvrez maintenant