Epilogue

28 3 2
                                    

// Ben

S'il y avait bien un moment dans la vie où je devais me sentir con, c'était maintenant. Voilà que j'assistais malgré moi au mariage du pire petit connard de tous les temps. Ouais, je me retrouvais contraint et forcé d'être l'heureux témoin du bonheur de ce p'tit con comme le surnommait Malone, à juste titre.

Bon, en réalité, j'avais subi un lourd chantage pour me retrouver ici dans un costard assorti à la robe de ma copine, un costume qui m'avait couté les yeux de la tête. Le pire dans tout ça ? J'avais l'air d'un mec coincé engoncé dans cette tenue chique alors qu'Anaïs était époustouflante. Aucune femme de l'assemblée ne lui arrivait à la cheville niveau beauté. À tous les niveaux, même. Quand elle s'était levée pour apposer sa signature sur l'acte de mariage de Chris et Lyam, j'avais bien remarqué qu'elle était un peu trop reluquée à mon gout. Je me consolais malgré tout en me disant qu'ils ne pourraient jamais que l'admirer alors que moi...

Je caressais le bras d'Anaïs du revers de l'index tentant d'attirer son attention tandis qu'elle discutait avec Mélanie, une coupe de champagne à la main. La blonde et associée de Lyam me sourit avant de détourner son attention vers son mari.

- Tu es attendue pour une séance photos, la prévins-je sous le commandement de Laure qui avait aidé à organiser cette réception incroyable.

Elle opina et me tendit son verre afin que je le garde précieusement pendant qu'elle serait occupée. Je l'attirai alors vers moi et déposai un baiser sur ses lèvres peintes en rouge foncé. Ce maquillage ne se transférait jamais sur ma propre bouche et je ne me privais donc jamais de l'embrasser à tout bout de champ, dès que l'envie me prenait, souvent donc.

- Arrête, rit-elle, ils m'attendent.

Je secouai la tête.

- N'oublie pas notre deal, Misiu...

Elle leva les yeux au ciel mais n'en resta pas moins amusée.

- Non, le marché, c'était que si tu ne venais pas au mariage, tu ne pourrais pas profiter de mon corps pendant deux semaines, pas que tu pouvais profiter de mon corps toute cette journée.

Je fronçai les sourcils en adoptant mon meilleur air dubitatif.

- C'est la même chose, non ?

À nouveau, elle s'esclaffa et j'étais certain que je ne me lasserais jamais de l'entendre rire à mes paroles.

- Tu aimes un peu trop me contrôler, me taquina-t-elle.

Je laissai trainer une main sur le tissu satiné de sa robe émeraude ce qui éveilla un désir soudain en elle. C'était plus que visible avec ses pupilles dilatées au maximum.

- Et toi tu adores quand je prends le contrôle.

Cette fois, ce fut Anaïs qui initia le baiser et il fut beaucoup plus audacieux que les miens. J'étais à deux doigts d'oublier que nous nous trouvions dans un musée privatisé pour l'occasion, celui de la mode en l'occurrence et que nous étions entourés d'une foule de gens.

- Ah ! Non, c'est pas vrai ! Enlève tes sales pattes de cette robe, Gilson, tu es en train de chiffonner ma création et d'abimer ma meilleure amie, râla Lacombe Junior.

Et on se demandait sérieusement pourquoi j'aurais préféré m'épargner cet évènement ? Je soupirai, me reculai et relâchai ma prise sur Anaïs. Cette dernière ne put s'empêcher de glousser face à ma mine dépitée.

- Je n'ai pas les mains sales, Lacombe, ne t'en fais pas pour ma copine.

Il esquissa son sourire diabolique, un des nombreux que je détestais.

Cœur meurtri ('Nombreux')Où les histoires vivent. Découvrez maintenant