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𝙰𝚗𝚊𝚜𝚝𝚊𝚜𝚒𝚊

Un faux sourire plaqué sur le visage, je saluais les derniers convives présents avec toujours la même expression qui brûlait dans mes prunelles

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Un faux sourire plaqué sur le visage, je saluais les derniers convives présents avec toujours la même expression qui brûlait dans mes prunelles. Avec toujours cette boule dans le ventre et ce stress de me dire que ce petit manège ne prenait plus après ces quelques mois écoulés.

Alors que l'angoisse commençait tout doucement à remonter le long de mon œsophage, une main chaude se posa délicatement sur le creux de mes reins, et ma colonne complète se détendit. Un léger souffle traversait la barrière de mes lèvres tandis que je levais la tête vers Jules qui était présent dans mon dos.

- Fatiguée mon ange ?

Mon nez se retroussait alors que je hochais timidement de la tête sous les regards attendris de nos interlocuteurs. À force de traîner dans ce genre de soirée, je commençais à reconnaître certaines têtes, et certaines gueules de con que je me devais de remballer en me collant à Jules. Ce qu'il ne fallait pas faire de nos jours pour faire reculer les hommes.

- Un peu, on rentre ? demandais-je d'une petite voix en regardant le métisse qui me surplombait de deux têtes.

- Bien sûr. Messieurs dames excusez-nous, bonne fin de soirée à vous.

- Également.

Comme s'il craignait que je ne m'écroule de fatigue, Jules gardait ses doigts fermement collés à mon dos nu tandis que nous arpentions le grand salon d'un type influenceur qui avait organisé une grande soirée. Le barcelonais avait eu de la chance que mon planning soit libre pour ce soir, sinon j'aurais dû lui faire faux bond pour l'une des premières fois depuis le début de notre arrangement.

Quand nous sortions enfin de l'immense maison, l'air frais venait frapper mes joues et je reprenais une véritable bouffée de bien-être. J'avais survécu à deux heures de bonnes manières, de "oh, j'adore votre robe", ou de "ces petits fours sont vraiment à tomber". Croyez-moi que dans ce genre d'évènement, c'était généralement toujours le même traiteur.

Lorsque la musique de la soirée finissait par ne plus se faire entendre, j'en profitais pour m'arrêter en plein milieu de la route afin d'enlever les talons qui avaient martyrisé mes pieds. On pouvait me traiter de folle mais j'étais persuadée d'avoir entendu mon petit doigt de pied couiner à un moment.

- N'espère pas que je vais te porter.

La lourde voix de Jules me fit lever les yeux et je me rappelais intérieurement qu'ici, dans cette rue seulement éclairée par des lampadaires et la Lune, nous redevenions Jules et Anastasia. Et plus Juju et sa Anna.

Non, je ne subissais pas les sévices de l'Alzheimer car, au contraire, c'était la dure réalité.

Devant les gens, Jules m'appelait "mon amour", "mon cœur", "Nini". Et dès que les caméras se coupaient et que les spots déviaient leur lumière de nous, on redevenait deux simples voisins.

𝘵𝘢𝘯𝘨𝘭𝘦𝘥 𝘩𝘦𝘢𝘳𝘵𝘴 - T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant