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𝙰𝚗𝚊𝚜𝚝𝚊𝚜𝚒𝚊

Le pas lourd, je marchais aux côtés de Jules à travers les longs couloirs de la clinique

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Le pas lourd, je marchais aux côtés de Jules à travers les longs couloirs de la clinique. On avait pour habitude de connaître le bâtiment, si bien que l'on n'avait même pas besoin de lever la tête pour trouver le service où se trouvait Pablo. Généralement, on venait ici pour rendre visite à mon père ou à Isabel afin de lui ramener des falafels mais, aujourd'hui, la raison de notre venue n'avait rien à voir avec ma famille.

Mon père était de repos pour la journée après s'être occupé toute la nuit du cas d'Elvira en compagnie de ses collègues et ma sœur ne travaillait pas. Alors on se retrouvait seuls avec Jules, à se diriger vers la chambre de Pablo. Quelques uns de ses coéquipiers étaient déjà passés et, d'après ce que j'avais compris, Pedro et Enola avaient dormi ici toute la nuit.

En parlant d'eux, ce fut la brune que je vis la première, déboulant sur notre gauche des cabines d'ascenseur avec un café dans la main. Son visage était éteint, des cernes maquillaient le dessous de ses yeux et même le rictus qu'elle feintait pour nous dire bonjour, respirait tout sauf la sincérité.

- Vous êtes venus voir le blessé de guerre ? tentait-elle de rire après nous avoir fait la bise.

- Oui, il va comment ? demandait directement Jules dont la main n'avait pas arrêté de serrer la mienne depuis que l'on était descendus de la voiture.

- Pour être honnête, je ne suis pas certaine qu'il accepte de vous voir. En fait, il ne veut voir personne tant qu'il n'a pas d'infos sur l'état d'Elvira.

- Oh...

- Ouais, il refuse même de parler à Pedro, il reste muet à fixer la fenêtre.

Mon cœur se pinçait dans ma poitrine et j'osais lever les yeux vers Jules qui avait la mâchoire contractée et le regard triste. Je détestais l'ambiance des hôpitaux, la mort traînait dans tous les coins et s'invitait parfois dans des chambres, laissant derrière elles des cœurs esseulés. Voilà une des raisons principales du pourquoi je n'avais pas trop eu envie de suivre les pas de mon père en matière de métier.

- Après, vous pouvez toujours essayer , nous encourageait Enola alors que l'on approchait de la chambre. Mais je ne vous promets rien.

Au moment où elle terminait sa phrase, la porte s'ouvrait comme par magie et Pedro en sortait, jurant dans sa barbe avant de nous voir. Ses yeux jonglaient entre Jules et moi, et finissaient par s'arrêter sur Enola. J'avais l'impression d'avoir vu ses épaules se détendre lorsqu'il avait remarqué sa copine et, en nous murmurant un bonjour, il l'enlaçait en perdant son nez contre son cou.

Enola nous jetait un regard compris, histoire de nous faire comprendre qu'elle n'avait pas plaisanté plus tôt et que, en effet, Pablo n'était pas trop d'humeur à voir du monde.

𝘵𝘢𝘯𝘨𝘭𝘦𝘥 𝘩𝘦𝘢𝘳𝘵𝘴 - T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant