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𝙰𝚗𝚊𝚜𝚝𝚊𝚜𝚒𝚊

Vu de loin, je devais vraiment ressembler à une dépressive

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Vu de loin, je devais vraiment ressembler à une dépressive.

Apprêtée d'une très belle robe de soirée et affalée sur ma chaise en faisant mollement touiller le petit parasol dans mon cocktail, les gens devaient me prendre pour une femme déçue par la vie. Et par les hommes surtout, oui surtout les hommes.

Particulièrement un.

Un qui avait jugé bon de m'envoyer tous les soirs un message afin de me raconter sa journée et me demandant de faire de même à la fin. J'avais encore pire dans cette histoire, je ne répondais certes pas à aux textos de Jules mais ce n'était pas pour autant que je ne les lisais pas. Celui d'aujourd'hui avait même réussi à me tirer un sourire. L'un des premiers depuis que j'étais arrivée à Madrid.

"Coucou reinette, j'espère que ça va

Je suis allé au refuge pour animaux aujourd'hui pour adopter un chiot"

Il était juste allé dans son habitat naturel, pensait méchamment une petite voix dans ma tête.

"Je te présente Naveen il a deux mois"

Mon cœur s'était emballé à la lecture du prénom qu'il avait donné au petit épagneul à poil long.

"Il fait pipi partout et je te jure que c'est une horreur, ça pue chez moi

Et toi, ça se passe comment ton séminaire Javotte ?"

Progressivement, mon sourire s'estompait et je mettais carrément mon téléphone en veille pour le reposer sur la table. Contrairement à mes collègues, je n'avais pas trop eu la foi de me lever après le dîner pour aller danser au milieu de la grande salle des fêtes. On en était au deuxième jour du séminaire et ça se passait parfaitement bien pour moi.

J'avais rencontré une maison d'édition qui semblait pouvoir convenir à mon projet d'écriture et le responsable m'avait laissé une carte de visite dans une poignée de main entendue. Tout ça sans qu'il ne me parle un instant de Jules ou ne fasse une réflexion au sujet de mon couple. Comme quoi, je pouvais très bien me débrouiller sans lui.

- Je reviens, je vais prendre l'air, prévenais-je Carmen quand elle venait s'asseoir à la table pour sûrement reposer ses pieds.

- Tu veux que je t'accompagne ?

- Non ça va aller, merci.

Ma collègue m'adressait un petit sourire compatissant avant que je ne m'éclipse rapidement. Les filles étaient au courant que mon couple battait de l'aile et je leur en étais reconnaissante pour ne pas me poser trop de questions dessus puisque je ne savais même pas comment mentir. En plus de ça, on ne s'était pas mis d'accord avec Jules sur le bobard qu'on allait inventer au sujet de notre rupture et j'en avais déjà mal au crâne.

𝘵𝘢𝘯𝘨𝘭𝘦𝘥 𝘩𝘦𝘢𝘳𝘵𝘴 - T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant