Un contrat basé sur une fausse relation, c'était tout ce dont ils avaient besoin.
Jules n'aurait plus à assumer cette étiquette du footballeur plaisant à la première venue.
Anastasia pourrait potentiellement développer de nouveaux contacts dans le...
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- T'en penses quoi de celle-la ?
- Ouais, sympa.
Devant le peu d'enthousiasme dont faisait preuve Jules, je levais les yeux au ciel en marmonnant dans ma barbe. "Sympa" n'était pas suffisant comme adjectif pour la photo que j'allais mettre en story Instagram, il fallait qu'elle soit "marquante", "#goal", "cute". Pas juste "Sympa".
- Tu te prends trop la tête pour une photo qui va rester vingt-quatre heures sur ton profil, Anna, soupirait Jules, absorbé par l'écran de son téléphone, les deux coudes sur son plan de travail.
Après avoir enfourné mes cookies tout à l'heure, j'avais pris le bras du joueur pour que l'on fasse une photo, faisant croire bêtement à nos followers que l'on sortait d'une aprèm pâtisserie en couple. Alors qu'au contraire, j'avais été la seule à cuisiner chez le joueur tandis que lui, avait passé ses heures à jouer à la console.
De toute façon depuis le début de notre contrat, ça avait toujours été la même chose, soit moi seule qui m'occupait de faire vivre notre faux-couple. Des fois, je ressentais de la peine pour ces gens qui croyaient à cent pour cent à notre histoire, alors que Jules et moi nous repoussions comme si nous portions respectivement la peste et le choléra.
- Oui mais les photos sont différentes, argumentais-je en attrapant son téléphone pour le remplacer par le mien. Regarde.
- Sur les trois, on voit mes mains sur la pâte à cookie qu'il reste, et les tiennes en-dessous. Je vois pas les différences.
- Tu ne fais aucun effort.
- Et toi tu es perfectionniste. Rends-moi mon téléphone, ma Javotte.
Serrant les dents jusqu'à me casser les canines, je jetais le portable de l'ingrat qui le réceptionnait de l'autre côté de l'ilot où il était. Jules ne se rendait pas compte de mon investissement dans notre fausse histoire pour que le plan ne crapote pas. Je n'imaginais même pas la réputation qu'on aurait après, les gens ne comprendraient pas pourquoi on avait monté ça de toute pièce.
Et pourtant, ça m'arrangeait très bien, Jules de même. Le monde n'avait pas besoin de tout savoir.
Alors pour conserver notre image de couple goal, j'avais invité le footballeur à me rejoindre dans un petit shooting improvisé. Généralement, c'était toujours moi qui donnait les indications à Jules, il n'était pas très bon dans le genre du garçon romantique. Sauf que moi, je savais exactement ce qui faisait réagir la toile, ce qui faisait fondre le petit cœur d'adolescentes qui rêvaient du même amour.
Désolée pour vous mes grandes, le prince charmant n'existait pas. Ou alors, il vous traitait de crapaud et franchement ça ne donnait pas envie.
