Un contrat basé sur une fausse relation, c'était tout ce dont ils avaient besoin.
Jules n'aurait plus à assumer cette étiquette du footballeur plaisant à la première venue.
Anastasia pourrait potentiellement développer de nouveaux contacts dans le...
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- Un vrai crapaud.
Un long grognement faisait vibrer mes cordes vocales alors que j'adressais un regard froid à Jules, qui m'observait avec un grand sourire. Allongé sur un des transats de la terrasse avec un livre dans la main, mon colocataire arborait le look typique du touriste en vacances, soit un short en lin et un débardeur de la même couleur.
- Je t'emmerde, lâchais-je en nageant jusqu'à atteindre le bord de la piscine et arriver aux pieds de l'idiot.
- T'as les cheveux longs quand ils sont mouillés, observait Jules avant de détailler mon visage.
- Bravo Einstein, à deux doigts de découvrir que les curlys se détendent.
À son tour, il râlait avant de m'adresser un doigt d'honneur et de se replonger dans sa lecture. C'était un des nombreux livres que j'avais ramené en vacances, pour moi à la base, mais ce fouineur s'était permis de fouiller dans ma table de chevet et de me voler un bouquin. Heureusement pour lui, il n'était qu'à la troisième place dans ma pile à lire.
- T'en es à où ? questionnais-je le lecteur en pointant du menton son livre.
- Centième page.
- Et alors ?
- C'est sympa, pas ennuyant quoi.
- Super comme commentaire de lecture, "sympa, pas ennuyant".
- Ouais, comme toi.
Piquée dans mon ego, j'envoyais une petite vague d'eau sur les cuisses de Jules qui éclatait de rire en levant le livre au-dessus de sa tête pour qu'il ne soit pas trempé. J'appréciais son geste intelligent, je détestais quand les pages d'un ouvrage étaient mouillées.
- T'as pas fini de faire bronzette ? râlais-je quelques minutes plus tard en position planche sur l'eau.
- Je dois entretenir ce teint pour draguer sur Barcelone, laisse-moi tranquille reinette.
- Arrête avec ce surnom par pitié, soufflais-je, les yeux clos et les rayons du soleil baignant sur mes joues.
- Je l'aime bien moi.
- Parfait, il n'y a que toi.
Un silence me répondait et j'espérais vraiment avoir suffisamment blessé Jules pour qu'il ne me rappelle plus jamais comme le surnom de la grenouille. Généralement, les couples se donnaient des noms d'affections mignons, comme mon trésor, beauté, mon ange, princesse, bichon, mon papillon, mon poussin, ma plume, ou des choses du genre.
Moi j'avais le droit à Reinette. Après vous me direz, Jules n'était pas vraiment mon copain donc je n'avais pas trop de raison de me plaindre au final.
