Un contrat basé sur une fausse relation, c'était tout ce dont ils avaient besoin.
Jules n'aurait plus à assumer cette étiquette du footballeur plaisant à la première venue.
Anastasia pourrait potentiellement développer de nouveaux contacts dans le...
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Les yeux sur mon téléphone, je sortais de ma voiture en fermant aveuglément la portière derrière moi. Une de mes collègues nous avait transféré à chacun les billets d'avion et la réservation du logement à Madrid, et je lisais chaque petite ligne pour m'assurer que tout était en règle et qu'il ne me manquait rien.
J'avais mon bagage en soute, le billet était bien à mon nom et c'était la bonne date de naissance, tout me semblait en ordre pour que le voyage se passe sans embuches. Je serais prête à aller à Madrid en co-voiturage avec une personne bavarde ou dans un bus scolaire rempli de mioches bruyants et gavants, s'il le fallait.
C'était clairement mon objectif, un des items en tête de ma liste de choses à faire avant de mourir, que d'aller à l'OEL, l'Organisation Espagnole de la Littérature. Le nom n'était pas terrible, je l'avoue, voilà pourquoi je donnais toujours l'acronyme de l'organisme à chaque fois qu'on me demandait pourquoi j'allais à Madrid.
En passant la porte de la maison, je fus agréablement accueillie par les cris de Jules et d'Isabel, qui me firent tourner la tête vers le salon. Assis côte à côte sur le canapé, le duo de choc donnait corps et âmes sur leur jeu vidéo et j'étais certaine qu'ils n'avaient même pas dû me voir arriver. J'avais beau me racler la gorge à deux reprises, aucun ne daignait lever les yeux vers moi.
- Et boum, ça fait trois victoires pour moi ! s'extasiait Isabel, assise en tailleur le canapé à la gauche de Jules qui soufflait en posant une main sur son visage. T'es trop nul Juju.
- Détends-toi, c'est que le début.
- Ouais, je vais nous chercher à boi- Oh, Anastasia t'es rentrée ?
J'adressais un sourire et un signe de main à ma sœur alors que de son côté, Jules enlevait directement ses doigts de ses yeux pour regarder en ma direction. Le rictus qui décorait immédiatement le coin de ses lèvres me fit rougir et je me redressais bien en chassant les petites voix dans ma tête qui s'extasiaient pour si peu.
- Je ne voulais pas vous déranger, plaisantais-je en enlevant ma veste de blazer pour la poser délicatement sur le dossier d'une des chaises du salon. Vous jouez encore à Mario Kart ?
- Oui, et ton mec est toujours aussi nul.
Mauvais joueur, Jules lui donnait une tape sur la cuisse avant de se lever en jurant dans sa barbe. Lâchant mon sac sur la table pour y sortir la pochette de mon ordinateur, je me faisais surprendre par une main discrète se faufilant sur ma hanche. Un peu déboussolée, je relevais la tête vers Jules qui avait toujours son sourire, et qui me faisait un signe de tête en direction de la cuisine.
De la manière la plus discrète possible, je jetais un coup d'œil en direction d'Isabel pour m'assurer qu'elle ne nous voyait pas mais, vu l'énorme rangée de dents qu'elle montrait à son téléphone, j'imaginais qu'elle devait être en train de textoter avec son copain. Alors je finissais par accepter la proposition du métisse, et le suivais dans la cuisine avec sa main tenant proprement le bas de mes reins.
