XXXVI

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J-0

Je me réveillai le à l'intérieur de la loge de Denise.

Pas une perruque avait changé de place, ou une trousse à maquillage avait été ouverte.

Elle n'était jamais passée dans cette pièce, cette nuit.

Je retirai la couverture et me jetai sur mon téléphone pour vérifier si j'avais reçu un message en plus.

Depuis hier, aucun nouveau message n'arriva. Ni de la part de mes parents ni de la part de Denise.

— Denise... Tu t'amuses à m'inquiéter, hein ?

Tant mieux, dans un sens. C'était mieux que je puisse réaliser mes plans sans être dérangée, non ?

Je me levais et m'étirais. Les membres de mon équipe improvisée étaient chacun partis pour la pétition et la manifestation improvisée, normalement. Leurs actions devraient faire la bonne moitié du travail. Grâce à eux, mes faux parents pourraient être arrêtés et mis en prison.

Mais ça, ce n'était pas la seule tâche qu'il fallait accomplir. Je devais également faire en sorte que je ne me retrouve pas en prison.

Et pour ça, il n'y avait pas d'autres choix que de détruire le briquet.

Nous étions lundi, jour où mes deux parents n'étaient pas dans la maison. Parfait. Je n'avais plus qu'à me faufiler et à réaliser mes prochaines actions.

Je pris un petit déjeuner consistant d'un verre de cocktail, changeait mes vêtements d'enterrement que je portais depuis plusieurs jours, et préférai plutôt une tenue confortable, en jogging de sport. Je le mis avec nostalgie.

C'était un des seuls habits qui avaient survécu à ma période dans mon village natal.

Je partis ensuite pour la maison de mes parents, prenant garde à ce que je ne sois pas vue par eux sur le trajet. Le grand désavantage de vivre et de travailler dans la même ville que ses parents étaient que c'était possible de les croiser par hasard.

Je fonçai alors et pressai le pas, sans prêter attention aux personnes autour de moi. Les yeux baissés vers le sol, j'avançais, je galopais presque, vers le lieu de toutes mes angoisses. Je courrais vers le lieu qui maintenait prisonnier la preuve de mon crime, aussi accidentel qu'il soit.

Il y avait une chance que le briquet soit dans sa boîte et que la boîte elle-même soit dans la maison. Christelle pourrait aussi la porter sur elle, ce qui rendrait l'acquisition secrète et discrète de l'objet beaucoup plus compliquée que prévu.

J'avais une chance sur deux que je retrouve l'allume-feu dans la maison. Rien n'était sûr, et je devais être parée à toutes éventualités dans le cas où ce serait Christelle qui gardait la preuve près d'elle.

Car il faudrait que je trouve une solution pour récupérer le briquet sans lui faire de mal.

En m'approchant du grillage, une chose me frappa.

Les gardes du corps n'étaient pas présents devant la maison.

— Pourquoi ? me surpris-je à dire à voix haute.

La dernière fois que c'était arrivé, quelque chose de moche s'était passé pour eux. Je m'approchais avec attention, prêtant des regards appuyés au jardin, dans le cas où je les verrais, affalé sur le sol.

Mais je ne vis rien. Ni trace de sang ni corps de gardes pliant le gazon.

— Bon, ils ne sont pas là... Ce sont des choses qui arrivent, c'est pas ?

Je me le disais pour me rassurer. Je me le disais en pensant que cette pensée seule allait me rassurer.

Je rentrais dans la pièce en ouvrant la porte petit à petit, comme si je m'attendais à voir des choses terribles à l'intérieur.

Rendez-vous avec le malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant