𝐏𝐎𝐃𝐄𝐑𝐎𝐒𝐀 - T4

29. Fighting with my soul

FIЯΣƧƬӨПΣ

Où tu iras, j'irais aussi. 

– Adèle

13 ans plus tôt...

La chaleur de Madagascar m'écrase brutalement. Comme une bouffée d'air chaud qui ne vous donne pas le temps de respirer. 

Je connais seulement cette île à cause du dessin animé avec un lion, un zèbre, un hippopotame et une girafe qui sont coincés dans un zoo à New York. Je comprends qu'à cet instant, c'est Saphir et moi, les animaux venus se réfugier dans leurs terres natales. 

Les palmiers vibrent à travers le vent chaud et le soleil nous tape à la tête. Je n'aurais jamais pensé mettre un jour les pieds ici. Et à l'époque, je n'aurais pas pensé quitter l'Italie ou New York. Mais mes voyages ne font que commencer et le Maroc ainsi que Madagascar peuvent être rayé de la liste. 

Un van noir s'arrête face à nous avant qu'un homme au teint basané et habillé d'un costume noir ne sorte de celui-ci pour nous ouvrir la portière. Caleb ne plaisantait pas lorsqu'il disait prendre tout en charge pour notre première mission. 

Saphir est le premier à monter dans le véhicule et je le suis, la porte se refermant derrière moi. Si c'est un piège pour tester notre imbécilité, on se noie dedans. 

Le gros dossier que me tend mon ami me laisse perplexe. 

Je vais devoir lire tout ça ? 

Le van démarre après que l'homme nous ait jeté un coup d'œil à travers le rétroviseur, s'assurant que rien ne manque derrière. J'ai une bouteille d'eau et un paquet de gâteau, j'estime être accueilli comme un roi hein. Je n'ai pas l'habitude que l'on prenne soin de moi de cette façon. Après tout, ma mère ne pouvait plus me blairer dès que j'ai fait la rencontre de Hope et la famille Hayes n'est pas le grand exemple pour élever des gosses. 

Laissant le document de côté, j'admire le paysage à travers la vitre alors que la climatisation se met enfin en route. Un peu de fraîcheur m'aidera sûrement à ne pas dégueuler le repas de l'avion tellement je stresse. 

Je suis bien conscient de ne pas être le seul dans cette situation, mais comme on le dit si bien, dans la merde, chacun sa peau.

─ Tu penses qu'on aura le temps de visiter ? Demande Saphir.

─ J'sais pas toi, mais moi après ça... J'aurais juste envie de me cacher dans un trou pour qu'on ne me retrouve jamais.

À mes côtés, il ricane avant de se replonger dans le document expliquant la mise en œuvre de notre folie meurtrière ce soir, l'hôtel où nous logerons ainsi que la localisation des armes et le code secret pour ouvrir le code nous permettant de les prendre. 

Le président de Madagascar doit prendre la parole en public ce soir, et c'est notre seule chance de pouvoir le buter à ce moment. 

Même de loin, j'arrive à apercevoir les multiples chiffres qui contrôleront avec rigueur notre journée d'aujourd'hui et de demain. Je ne sais pas si Caleb est très pointilleux, mais je sais très bien que la famille Hayes ne laisse rien au hasard. Si on vous demande de respecter les horaires, alors vous ne contredisez personne et vous écoutez.