𝐏𝐎𝐃𝐄𝐑𝐎𝐒𝐀 - T4

47. Blue Love

S̵A̵P̵H̵I̵R̵ ̵A̵B̵B̵A̵S̵

Pas besoin d'autre amour, quand j'ai mon numéro un. 

– Little Mix

Je suis assis sur le rebord de la baignoire, laissant Émeraude soigné mes plaies. Je gémis de douleur quelques fois quand elle tape un peu plus fort mon arcade. 

Mes yeux ne peuvent plus se défaire de son visage. Ses cheveux glissent jusque sur ma joue, mes épaules, mes bras, me chatouillant et me donnant envie d'enfoncer mes mains à l'intérieur, jusqu'à tirer si fort que son crâne se mettrait à pulser de douleur. 

À la place, mes doigts glissent le long de ses cuisses, son regard curieux s'implante dans le mien et je l'encourage à s'asseoir à califourchon sur moi. Et un soulagement me prend le cœur quand je la sens enfin sur moi, la chaleur de son corps contre la mienne. 

Celle-ci continue à me soigner pendant que je la fixe jusqu'à pouvoir creuser en elle et saluer son âme. J'esquisse un léger sourire, malgré les coupures sur mon visage, et elle s'emploie doucement à désinfecter une autre éraflure sur ma joue. Ses doigts effleurant ma peau marquée, et l'intensité de son regard se mêle à un mélange d'inquiétude et de désir. 

Émeraude se décale légèrement afin de mouiller un autre tissu blanc. Son t-shirt se relève de quelques millimètres, mais juste assez pour me laisser admirer son ventre musclé. Puis quand elle revient vers moi pour continuer à me soigner, nos respirations se synchronisent, créant une cadence pulsée par une musique au loin qui résonne. 

Sûrement la mélodie de nos cœurs qui s'harmonisent. 

Chaque geste empreint de douceur cache la tension électrique de l'instant. Notre complicité s'épaississant comme la brume qui entoure notre monde ténébreux. 

Darcy se penche un peu plus près, nos souffles chauds se mélangeant et un frisson parcourt mon échine à l'idée de notre proximité. 

Nous n'avons pas parlé du soir où nous avons baisé. Nous n'avons jamais eu le temps, mais je veux lui demander si c'était bien. Si elle a aimé le faire avec moi avant de me sucer. 

C'était la première, mais est-ce que ça sera la dernière ? 

Je l'observe, des yeux brillants de désir et complètement hypnotisé par la beauté de son visage. Je pense que je suis en train de mourir, elle est putain de magnifique et mon cœur ne sait battre correctement. 

Je me pince les lèvres pour éviter de l'embrasser alors qu'elle se donne du mal à soigner mes blessures. 

Et quand elle pose ses yeux sur moi, je détourne immédiatement le regard, honteux de mettre fait prendre en flagrant délit. Celle-ci ricane avant de prendre mon visage en coupe et de m'obliger à l'observer en retour. 

Mon souffle se coupe tant son visage est parfait. 

Elle est parfaite à mes yeux.

— Ça va ? Me demande-t-elle en pouffant.

Non pas vraiment, mais j'acquiesce juste hypnotisé par sa présence.

— T'as vraiment dû te prendre un sacré coup dans la tête, continue celle-ci en ricanant. Tu ne fais que de me fixer.