𝐏𝐎𝐃𝐄𝐑𝐎𝐒𝐀 - T4

41. Darcy Darling

𝔈𝔪𝔢𝔯𝔞𝔲𝔡𝔢 𝔈𝔳𝔞𝔫'𝔰

Plus personne n'est là pour te trouver, laisse-moi te remplacer. 

– Griffinilla

Lorsque vous pensez avoir frôlé le pire avec une personne en dépression, c'est que le trou du malheur attend toujours que vous tombiez dedans. Le mental n'est pas suffisant pour s'occuper d'une personne qui sombre petit à petit et sous vos yeux. Même en lui tendant notre main, elle nous engouffre avec elle dans ses ténèbres. 

L'orage tonne dehors et la pluie frappe brutalement les vitres des fenêtres. Le vent se transformant en une tempête fait rage et démolit tout ce qu'il y a dehors. 

Si des gens sont encore à l'extérieur alors le vent les emportera, ils ne peuvent pas s'en sortir. 

Mais le pire ici, c'est la personne avec qui je cohabite. Son regard est aussi noir que les profondeurs de l'enfer, son sourire insolent est si tranchant qu'il vous glace le sang. C'est comme avoir le diable en face de soi. Et lorsqu'il est présent, alors il est impossible d'échapper à sa justice. 

La table en verre se renverse et les morceaux s'éparpillent autour de moi, certains entrant dans la peau de mes pieds. 

Et parfois, les personnes dépressives sont aussi schizophrènes. 

Alors le danger rôde autour d'elles, jusqu'à ce qu'elles blessent quelqu'un et ne se souviennent de rien. Ou alors, elles ne voient pas le mal de leurs actions. 

Je m'abaisse juste à temps, évitant la chaise volante au-dessus de moi qui s'écrase violemment au mur avant d'être totalement détruite. Mon souffle n'est qu'une miette face à la scène qui se déroule dans cette maison. 

Non, quelqu'un ne s'est pas introduit chez nous, mais Saphir est devenu totalement fou et met nos vies en danger avec la violence dont il fait part. Il se plaignait d'une vive douleur à la tête avant de complètement disjoncter et de tout casser. 

La pluie et l'orage n'arrangent pas la situation, surtout qu'il y a une panne d'électricité dans tout New York à cause de la violence de la météo. Mais a plus il s'énerve et moins sa tête lui fait mal. Dans quelques minutes, celui-ci se calmera et ira se coucher comme si rien ne s'était passé, alors je rangerais derrière lui, l'air de rien aussi. C'est le moins que je puisse faire. 

Debout au milieu de la place, je laisse les éclairs à travers les baies vitrées illuminer la pièce totalement détruite par sa colère. Ses cris se mélangent au son du tonnerre qui fait vibrer le chalet et mon cœur avec. Je ne peux même pas appeler Firestone pour qu'il revienne tous nous sauver, le contact ne passe plus depuis plusieurs jours. 

C'est comme si nous étions seuls au monde et je ne sais pas si c'est la meilleure des choses. Après tout, il m'a poignardé par le passé pour se venger de son frère. 

Pour autant, cette fois, je comprends sa colère. Le monde nous voit comme les seconds des plus grands problèmes. S'ils arrivent à nous avoir, alors ils nous détruiront tous. Mais à contrario de ses mafieux ou tueurs à gages qui peuvent s'en sortir, le gouvernement se servira de nous, nous mutilera, nous tuera sans une once de remords, comme on le fait avec eux. 

Alors je laisse Saphir se défouler sur tous les objets qui lui passent sous la main, qu'importe si l'un d'eux me poignarde la poitrine parce que dans tous les cas, je finirai par mourir. 

Nous sommes les clowns d'un cirque du malheur. Nos maquillages montrent un sourire alors que nos cœurs sont ensanglantés. Si nous pouvions dévorer le bonheur des autres pour être heureux, nous aurions fait le tour du monde.