23. Can we be friends ?

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𝕰𝖒𝖊𝖗𝖆𝖚𝖉𝖊 𝕰𝖛𝖆𝖓'𝖘



Dis-moi que nous ne sommes seulement pas que des amis. 

– Chase Atlantic



13 ans plus tôt... 


Deux ans. 

Deux ans à essayer de me remettre de son absence. 

Deux ans ont essayé de ne plus me faire du mal et de ne pas rouvrir la cicatrice qu'il m'a faite. Je la noie parfois dans l'alcool brut qui me fait hurler de douleur et pleurer, me rappelant que c'est seulement moi la fautive dans notre histoire. 

Deux ans à demander à ma mère de me pardonner pour le mal que j'ai fait et d'avoir brisé autant de cœur. 

Mais aujourd'hui, sonne la fin d'un passé capricieux et le début d'une nouvelle revanche. 

Assise sur le canapé sous la fenêtre, je reçois les projectiles de celle-ci lorsqu'elle explose à cause d'un gros caillou jeté sur celle-ci. À terre, je protège ma tête, sous les hurlements de ma mère qui m'incite à ramper à même le sol pour m'enfuir.

─ Expliquez-moi pourquoi elle n'est pas en prison ! Elle a tué mon frère et maintenant mon père ! Si la justice ne fait pas son taf, moi, je vais le faire !

Malgré moi, je rampe, attrape les mains que ma mère me tend et nous nous éloignons des fenêtres qui se brisent une par une dans un boucan infernal. 

Je grince des dents, le cœur battant à la chamade et ce n'est même pas causé par la peur. 

Je suis excité. 

Excité d'entendre à nouveau sa voix après deux ans, même si elle promet de me tuer. J'aime le mal qu'il exerce quand il s'agit de moi. 

Purée, j'aime vraiment cet homme d'une façon salace. 

Ma mère, qui est au téléphone avec la sécurité de notre manoir, ne semble pas se soucier le moins du monde de sa fille qui marche en direction des fenêtres déjà brisées. Le verre pénètre dans mes pieds, et la douleur qu'il provoque n'a d'égal à celle que j'ai dans le cœur. Le sang qui s'en déverse ne sera jamais aussi rouge que le coeur que j'aimerais tenir entre mes mains. 

C'est hypocrite d'aimer un homme à qui on a gâché la vie.

─ Darcy ! Reviens ici !

À travers les éclats qui restent sur les rebords, je l'aperçois. Lui et son sourire narquois, me visant avec une arme à feu. 

Mon souffle se coupe lorsque mes yeux se perdent dans cette nouvelle beauté qui se dresse face à moi. Le bout de ma langue humecte ma lèvre inférieure alors que je suis juste hypnotisé par ce nouvel homme qui s'offre à moi. 

Ses cheveux ondulés ont poussé jusqu'à sa nuque, il a pris du muscle et de la taille. Sa peau mate s'est blanchie sûrement par faute de ne pas être resté sous le soleil Cuba. Et si autrefois, je me perdais dans ses yeux bleus défiant un océan déchaîné, aujourd'hui, c'est pire. Ils me fusillent de rage et d'amusement. Comme une promesse de me détruire jusqu'à la moelle. 

𝐏𝐎𝐃𝐄𝐑𝐎𝐒𝐀 - T4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant