𝐏𝐎𝐃𝐄𝐑𝐎𝐒𝐀 - T4

19. Brutal

𝕊𝔸ℙℍ𝕀ℝ 𝔸𝔹𝔹𝔸𝕊

Où est mon putain de rêve d'adolescent ? 

– Olivia Rodrigo

15 ans plus tôt... 

De son épaule, Darcy me bouscule et j'en fais tomber le vase en verre de mes mains. Mes lèvres se pincent et Calix la pousse en retour sans scrupule. Mais sans lui porter attention, celle-ci s'abaisse, récupère un bout de verre avant de se l'enfoncer dans la chair de son bras en hurlant de douleur. 

Mon jumeau à mes côtés m'interroge du regard, mais je n'ai rien à lui répondre, moi-même, je ne comprends pas ce qui se passe. 

Sa mère et mon père arrivent en vitesse et Beatrix se jette rapidement sur Darcy et le bout de verre planté droit dans son bras.

─ Saphir ? Tu m'expliques ? Demande Beatrix en se forçant à sourire. Tu voulais m'aider à ramener les plantes dans le jardin, pas tuer ma fille avec l'un des vases.

─ Pourquoi accuser mon frère ? Riposte Calix en se mettant entre nous. Ta fille, faudrait l'emmener en psychiatrie, elle aime se faire du mal.

─ Pardon ?

─ Ça suffit, gronde mon père en nous fusillant du regard.

Je m'empare du bras de Calix pour le mettre à côté de moi. 

Je n'ai pas besoin d'un défenseur et surtout pas pour la gamine qui nous sourit avec insolence derrière le dos de nos parents. Comme si la douleur de son bras n'était pas la chose la plus intéressante.

─ Je vais ramasser les restes, ajoute b'ba avant de s'abaisser. Partez faire vos conneries comme d'habitude tous les deux et revenez pour le dîner.

Habituellement, j'aurais eu de la peine pour lui, mais aujourd'hui comme pour le reste de ma vie, je n'en ai rien à foutre. 

Rabaisse-toi à ses garces si tu le souhaites papa, mais moi, j'ai un avenir à créer pour me barrer d'ici. 

Alors en leur tournant le dos, je me tire de la maison avec Calix qui ne manque pas de faire un doigt d'honneur à notre nouvelle famille avant de claquer la porte derrière lui. 

Comme le jardin est immense, il nous faut au moins cinq minutes pour rejoindre la grille fermée qui nous permet de nous casser de cette maison maudite. Mais mon cœur tombe en miettes en même temps que celui de mon jumeau lorsqu'on s'aperçoit que les roues de nos véhicules sont crevées. 

Pour se venger, Darcy frappe fort et je ne comprends pas pourquoi tout ça nous retombe dessus. Est-ce que c'est nous qui nous marions avec sa mère ? Non. C'est injuste tout ce qu'on doit endurer pour une adolescente avec des troubles oppositionnels provocateur. 

Hurlant de rage, une main dans ses cheveux, Calix donne un coup à la roue crevée de sa voiture en jurant toutes sortes de conneries.

─ Yo les gars !

On lève tous les deux la tête vers la grille qui s'ouvre avant que Jade nous interroge du regard, le sourire abaissé. À nos mines renfrognées, elle ne présage rien qui vaille et je ne suis pas certain de toutes les horreurs que Calix est capable de faire pour rendre la pareille.