32. Armageddon

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𝕂𝕀𝔸ℝ𝔸 𝕐𝔸ℕ𝔾


Je n'ai jamais joué gentiment. 

– Aespa



Aujourd'hui est un jour spécial. Le jour de jour qu'on déteste parce qu'on sait déjà toutes les reproches que l'on va se manger. 

Vêtue d'un kimono noir avec des flammes vers la fin du tissu et une ceinture rouge, j'avance dans ce couloir désert, qui me refile la chair de poule. J'ai opté pour des chaussettes afin que l'on évite d'entendre mon arrivé. 

Premièrement, parce que ça agace mon chef, mais aussi pour passer inaperçue derrière les portes et écouter leurs conversations. Je veux connaître ce qu'ils disent de moi. 

Mais un silence inquiétant me berce alors que j'avance au fur et à mesure. Un coup à la porte, j'attends que l'on m'ordonne d'entrer et lorsque c'est le cas, je fais coulisser le battant, me prosternant pour leur souffler mon respect qu'ils ne méritent pas et referme derrière moi, avant d'aller m'agenouiller face à eux. 

Daisuke, le chef des Yakuzas de toute l'intégralité, se tient face à moi, lui aussi à genoux, aux côtés d'Akira, le dirigeant du clan Yang, la personne que je peux le moins supporter. Et de l'autre côté, se tient Hiroshi, le chef des Tokuryo, un nouveau clan intégré dans les Yakuzas pour la prostitution. Un misérable pion que je pourrais écraser à main nue. 

Daisuke ingurgite doucement du thé noir posé devant nous, en me scrutant en même temps.

─ Belle blessure, Kiara, commente Hiroshi.

Mes dents grincent en me rappelant la petite insolente d'hier qui m'a défiguré.

─ Au moins, ça montre qu'elle travaille, ajoute Akira en pouffant pour se moquer.

─ Comparé à toi, oui, je riposte en lui tendant un sourire hypocrite.

─ As-tu reçu la lettre que j'ai envoyé ? Demande Daisuke.

─ Ça dépend de laquelle ? Celle où je vous dois un salaire mensuel ?

─ Non, répond sa voix dure. Celle où je t'interdis de t'approcher du gang Blanco.

Merde... 

Maintenant que je suis face à lui, je ne peux pas faire semblant d'avoir égaré le bout de papier cartonné. 

Ses yeux noirs s'implantent dans les miens et je reste de marbre face à la prestance qu'il impose autour de nous. Hiroshi et Akari n'osent plus parler, trop submergé par le pouvoir de Daisuke. 

Moi, je n'en ai que faire. Il a voulu me retirer mon titre lorsque mon père est mort, il importe donc peu à ma vie. Même si je n'ai pas encore réussi à avoir son titre, je sais que je le lui arracherai. Et Blanco ne s'alliera jamais aux Yakuzas, plus besoin de mariage arrangé.

─ Oui, je l'ai reçu.

─ Alors restes loin d'eux.

─ Même si l'un d'eux devient mon ennemi ?

Ses sourcils s'arquent et je sais que désormais, j'ai toute son attention, contrairement aux deux autres. 

Pour Daisuke, je suis le chef de tribu la plus compliquée à gérer. 

𝐏𝐎𝐃𝐄𝐑𝐎𝐒𝐀 - T4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant