35. She's my escape

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╰•★★ SAPHIR ABBAS ★★•╯



Si j'écoute mon ange de gauche, je prends perpert' sans remise de peine. 

– Niro



Un petit corps est roulé en boule dans un coin de la pièce, la tête dans les genoux. Il se balance d'avant en arrière, tremblant de peur et pleurant à chaudes larmes. 

Dehors, le déluge de New York accentue son angoisse. L'orage gronde si fort à cause des montagnes à côté, que ça en fait trembler la maison et bouger les meubles. Le bruit du tonnerre et de la pluie qui frappe brutalement les vitres et le bitume, résonne dans le moindre recoin de la maison. 

Jusqu'à ce que le grincement d'une porte le mortifie davantage. La lumière qui s'immisce dans la chambre sombre lui fait relever la tête avant qu'un corps chaud ne vienne plonger dans ses bras, lui chuchotant que tout ira bien désormais, qu'il peut arrêter de pleurer et de s'inquiéter, car quelqu'un s'occupe enfin de lui. 

C'est moi qui pleure. 

C'est Émeraude qui me console. 

Je suis un gamin chagriné dont les pleurs deviennent le seul bruit que je peux encore entendre. 

La tête nichée contre la poitrine d'Em, elle me caresse les cheveux et me berce contre elle, attendant patiemment que je me calme. À travers sa poitrine, je peux entendre son cœur battre férocement, prouvant que celle-ci est inquiète de mon état. Mes bras lui entourent la taille et elle finit à califourchon sur moi. 

Je n'ai pas honte de lui montrer mes faiblesses, après tout, Émeraude les connaît presque toutes, et n'a pas eu de mal à les discerner après nos retrouvailles. 

La façon dont ses mains caressent avec tendresse mes cheveux, la façon dont sa respiration régule la mienne, la façon dont j'arrive à me calmer... 

Elle est mon point d'ancrage dans cette tempête qui ravage tout sur son passage, mon être avec. 

Mais dès que son corps se décale du mien, le froid me glace le sang. 

Ses mains attrapent mon visage en coupe, plongeant ses yeux d'un pur diamant dans les miens. Ses doigts essuient délicatement les dernières larmes qui coulent sur mes joues et elle s'imbibe les lèvres en m'analysant si profondément que j'ai l'impression de la laisser explorer mon âme. Je sais qu'elle ne me jugera pas. 

Dans cette agitation émotionnelle, j'ai crié désespérément son nom et c'est maintenant qu'elle accourt pour me tendre sa main. Peut-être pour me sauver de la noyade dont je n'essaye pas de me tirer.

— Je peux sentir ton sang couler à travers mes vêtements, bébé...

Elle n'a pas tort. Mes bras ensanglantés lui entourent la taille, ne pouvant être capable de la laisser un centimètre de plus, loin de moi.

— Laisse-moi te soigner, d'accord ?

Mais je laisse à nouveau ma tête se nicher dans sa poitrine, soupirant enfin d'apaisement. Son odeur de fleur de cerisier est la seule chose qui peut encore me consoler, me faire oublier où je me tiens et à qui je demande de l'aide dans cette bourrasque. 

𝐏𝐎𝐃𝐄𝐑𝐎𝐒𝐀 - T4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant