𝐏𝐎𝐃𝐄𝐑𝐎𝐒𝐀 - T4

14. Revenge me

𝔼𝕞𝕖𝕣𝕒𝕦𝕕𝕖 𝔼𝕧𝕒𝕟'𝕤

L'histoire était si belle, mais il n'en reste plus rien.

 – Nej

 Dans les débuts, l'amour est tout ce qu'il y a de plus beau. Un avenir qu'on garantit avec la personne que nous aimons. On lui offre tout. Nos peines et nos traumatismes. Puis le temps avance. On s'aime de moins en moins, on se lasse l'un de l'autre, puis nos promesses s'oublient et nos cœurs se heurtent à la haine. On découvre certains visages – même de nous-même – alors pour éviter de se faire du mal, on s'éloigne. Jusqu'à ce que nos noms meurent dans un murmure. 

Lorsqu'on se quitte, c'est fou comme les sentiments reviennent à la charge pour nous faire culpabiliser. 

Je l'ai aimé plus que ma propre personne. Je suis prête à tout sacrifier pour lui. Parce que j'ai commis l'erreur de le tenir éloigner de moi, juste une fois et que depuis ce jour-là, je ne fais que regretter de l'avoir laissé partir. 

Son amour est mon châtiment, ses bras sont la meilleure des prisons et ses baisers sont cette drogue qui nous fait tourner la tête jusqu'à l'évanouissement. 

Alors, sortant du jet que Calix m'a envoyé, je me retrouve au Maroc, au milieu d'un groupe de DGST (force spéciale marocaine) me pointant avec leurs armes. Je me mords la lèvre inférieure, relavant mes deux bras, prouvant que je ne suis pas armée. 

Le plus musclé d'entre eux, s'avance doucement vers moi, retirant son casque et rangeant son flingue dans sa ceinture. Il semble avoir au moins une cinquantaine d'années. Une peau mate, des cheveux coupés en dégradé et une petite moustache. On ne se lâche pas du regard jusqu'à ce que ses pieds touchent les miens, tellement il est proche de moi. 

D'une taille moyenne, nos yeux sont face à face.

─ T'es recherché dans le monde entier et tu penses pouvoir venir dans mon pays tranquillement ?

Son accent anglais se fait fortement entendre et j'avoue que ça me déstabilise un peu. J'aurais dû apprendre le darija quand j'avais encore Saphir dans la main. J'aurais pu essayer de négocier. 

Calix est un traître et je savais que je n'aurais pas dû l'écouter. Comme si j'allais pouvoir sortir d'un avion sans avoir affaire aux forces spéciales du pays. 

Une Audi Q3 grise fait rapidement son apparition avant de se garer à côté d'un gros camion appartenant aux policiers. Mon cœur stoppe tout battement quand la portière côté conducteur s'ouvre. Sa grande jambe plus musclée que lorsque nous étions jeunes, est le premier membre de son corps qui sort du véhicule. Puis son corps suit la marche et mes jambes manquent de se dérober. 

Quinze ans d'absence. Quinze ans à croire qu'il est mort. Quinze ans à vivre dans les regrets, mais aussi dans la peur que mon tour vienne. Et aujourd'hui, mon tour est venu. 

Un rictus mauvais décore ses belles lèvres roses qu'il avait l'habitude d'humecter quand nous étions encore au lycée. Il est encore plus musclé, plus grand et plus mate qu'avant, ses longs cheveux bouclés lui allant jusqu'aux épaules.