2 - TRUE

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La femme sous la capuche était Aijiro

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La femme sous la capuche était Aijiro.

C'était pour cela qu'elle respirait la peur, réalisa True. Il avait remarqué sa présence depuis qu'elle était entrée dans le bar, non parce qu'il avait deviné qui elle était, mais parce qu'elle employait les mêmes techniques que lui pour essayer de passer inaperçue. S'asseoir dans un coin sombre, seule, lever son verre parce que tout le monde levait son verre, reposer son verre lorsque tout le monde reposait son verre... Cependant, contrairement à lui, il y avait une tension dans le peu de mouvements qu'elle effectuait qu'il avait le luxe de ne pas se créer. Pour True, se cacher dans la foule était un jeu qui ne créait que de l'adrénaline.

Mais les Aijiro n'avaient aucune raison de se trouver en dehors de la Vieille Ville à moins qu'ils ne se rendent au travail, y soient ou en reviennent. Leurs sorties vers la Nouvelle Capitale étaient strictement réglementées et organisées. Ils ne pouvaient y déroger qu'avec un laisser-passer rarement accordé. True savait qu'il n'y avait aucune chance que cette femme possède un tel document, surtout pas pour le motif de : prendre un verre dans un bar.

Tout en elle indiquait qu'elle était exactement là où elle ne devait pas être.

Son visage était d'autant plus fascinant pour True, qu'il n'avait plus croisé de personnes de cette communauté depuis des années. Grâce à elle, il se rappela qu'en réalité tout le monde sur cet archipel ne lui ressemblait pas. D'ailleurs, il fut un temps où personne sur cet archipel ne lui ressemblait. Là où ses cheveux brillaient comme l'heure dorée, ceux de cette femme étincelaient comme l'infini ; là où ses yeux se confondaient avec les vagues d'une mer houleuse, ceux de cette femme ne laissaient même pas une ombre s'y refléter. Son regard se heurta à cette infinité opaque un instant, juste avant que le garde ne se mette à crier sur l'intruse :

— Qu'est-ce qu'un énergumène comme toi peut bien faire ici ?!

True était persuadé que le sort de la femme était scellé. D'autres gardes se précipitaient déjà vers elle pour l'attraper et la jeter dans un fourgon direction on-ne-sait-où-mais-on-sait-que-personne-n'en-revient. En tout cas, c'était ce à quoi s'attendait tout le bar. Ce à quoi ne s'attendait pas tout le bar, c'était d'entendre la voix de la femme dire au garde qui la tenait : 

— Vous ne pouvez pas m'emmener, je suis en train de travailler.

Sa simple parole surprit True, mais pas autant qu'elle indigna les clients, et pas autant qu'elle outra le garde. Il fut même tellement outré qu'il lui postillonna au visage :

— Tu parles sans qu'on te donne la parole ?!

— Vous m'avez demandé ce que je faisais ici.

— Et tu continues !

— Vous m'avez demandé pourquoi je parlais.

Il l'attrapa par le cou. Les yeux exorbités, encouragé par les murmures des clients et la tension qu'il sentait monter chez ses collègues, il la secoua en la menaçant :

LE MOIS DU VIDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant