Chapitre 2 : Le Caméléon

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Lorsque je me réveille, je me retrouve allongé sur un lit d'hôpital. Je suis seul dans cette chambre, aucune fleur ou lettre n'est présente sur la petite table à ma droite mais des magazines, la télévision est éteinte et, à regarder le calendrier, cela fait quelques semaines que je réside ici. La dernière chose dont je me souviens était cette injection dans mon sang et la douleur qui s'en est suivie, rien qu'en y pensant je ressens comme une contraction cardiaque.

Je me lève et m'approche de la télévision, reflétant mon visage si différent. Pas tant mes cheveux gras et plus longs ou ma barbe poussante et pas entretenue, mais j'ai la certitude que mon visage est différent.
Je repense à l'injection et aux conséquences que je désirais tant. Pour vérifier ma thèse, je souhaite me focaliser sur un visage, je prends l'un des magazines et m'arrête sur une page avec un homme qui pose pour un parfum. Je le visualise entièrement, de la tête au pied, j'y pense fortement dans ma tête, et je découvre avec fascination que mon corps et mon visage ont changé, concordant parfaitement à celui de l'individu sur la page publicitaire.

Serein, je prends les vêtements qui étaient déposés à côté, contre le radiateur éteint, et je quitte ma chambre d'hôpital, et enfin l'hôpital lui-même en me dirigeant vers ma maison. De retour chez moi, je cours vers mon miroir et réussit à retrouver mon apparence initiale. Mais mon visage me dérange, je ne l'aime pas, je m'attarde sur tous les défauts possibles, et maintenant que je peux changer de visage, je ne comprends pas pourquoi je devrais rester sur ce visage ingrat qui me déplaît tant. Je ferme les yeux, j'y pense avec conviction et, en ouvrant les yeux, je me découvre avec les traits de Peter Parker.
Je sors de chez moi, faisant attention à ce qu'aucun voisin ne voit mon nouveau visage sortir de chez moi, afin d'éviter le moindre ragot à mon égard. Je sais que je porte ses traits mais j'aimerais savoir si je lui ressemble, si l'on pourrait me confondre avec Peter. Maintenant que je peux prendre tous les visages et toutes les silhouettes, ça me monte naturellement à la tête. Je me dis dès lors que je n'aurais plus à craindre les fins de mois et que tous les crimes pourraient se faire en toute impunité ... Une toute nouvelle vie s'offre à moi ! Mais tout d'abord, je dois voir si je peux sembler crédible sous la peau d'un autre, et cette personne est Peter Parker, et pour vérifier si je suis crédible, je me rends au Daily Bugle.
Me voici au Daily Bugle et, par chance, le patron est occupé avec quelqu'un, je serais bien embêté s'il me voyait et réclamait des photos que je n'avais pas, mais je m'interroge tout de même sur cette personne que je n'avais jamais vu auparavant. Un grand homme, dépassant J.Jonah Jameson d'une tête, avec de longs cheveux blancs, les yeux rouges perçants, vêtu d'une veste et d'un pantalon bleu, d'une chemise blanche, de bottes et des gants rouges. Je vois qu'il a déposé un dossier sur le bureau du patron, contenant des photos de Spider-Man, certainement un rival à sa carrière.


"Tu devrais faire attention, ça sent le rival !


Cette mise en garde venait de Liz Allen, une rédactrice spécialisée dans la rubrique cinéma du Daily Bugle. Une petite blonde aux rondeurs de poupée russe qui la rende mignonne, des yeux de cristal, portant une chemise blanche, un pull rouge, un jean bleu et des talons noirs.


- Je coûte moins cher, il y a peu de chances ... Répondis-je"


En tout cas, au loin, la conversation semble durer entre les deux. Je coupe court à la conversation, ma réponse ne lui a éveillé aucun soupçon, même derrière mon dos, utilisant fourbement l'appareil photo de mon portable pour observer derrière moi. Pour ma couverture, je me refais les cheveux, même si ce n'est pas dans les habitudes de Peter Parker.
Cependant, alors que je suis adossé aux fenêtres, je vois tout en bas Peter Parker qui se dirige vers l'entreprise. S'il monte et qu'il me voit, ma couverture sera fichue, et tout le monde me prendra pour un monstre ! Je profite que les toilettes se trouvent tout juste derrière moi et qu'elles soient libres pour m'y réfugier, profitant de ma solitude et du miroir qui se trouve en face de moi pour reprendre mes esprits et, quand je fus serein, retrouver mon apparence initiale.
Je sors des toilettes, Peter Parker vient d'entrer et fonce droit vers le bureau du patron, je souhaite entendre la conversation mais Liz Allen, avec un timbre de voix plus distante qu'elle avait quand j'étais sous l'apparence de Parker, me demande depuis quand je suis ici car elle ne m'avait pas du tout remarquée.

Spider-Man : New-York's SaviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant