Episode Flashback #3 : La Maggia

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Depuis le temps que je vous en parle de cette Maggia et de Wilson Fisk, il fallait bien que je vous en parle plus en détail de ces trois-là.

Commençons par Hammerhead, cette tête dure, au sens propre comme au sens figuré !
Hammerhead a une histoire floue. Certains disent qu'il est un immigré russe, d'autre qu'il est orphelin. On connaît juste son prénom, Joseph. Pas de nom de famille, ceux que certains ont entendus sont en fait tirés de vieux films de gangsters. Hill, Corleone, Costello, Montana, Sheeran, Capone ... Tous les grands classiques du genre qu'on peut trouver dans les Top sur Imdb sont passés !
Ce qu'on connaît par contre, c'est son parcours dans la Maggia. Au tout début, il est une petite main du grand maître de l'époque, Silvio Manfredi. Il était le mercenaire attitré, prêt à dégainer les mitraillettes à toutes les occasions nécessaires. Mais il aspirait à plus, plongé dans les fantasmes de ces films où l'argent et la débauche débordent les moindres plans, mais il n'avait pas la carrure d'un chef. Je ne vais pas dire qu'il est frêle, c'est faux, mais toute la Maggia se rejoignait pour dire qu'il n'en avait pas les épaules. Trop à croire qu'il est dans un film de Martin Scorsese pour prendre ce job au sérieux, trop peu intéressé au jeu des affaires pour les fêtes et la démesure.
Autant vous dire que Joseph ne voyait pas ces considérations d'un bon œil et voulait s'assurer de faire disparaître ces critiques. C'est là qu'il s'est mis à la salle pour se muscler, se plongeant presque dans une obsession, aussi violente que les coups qu'il assénait à ceux qui avaient le malheur de le confronter. Mais se muscler ne lui suffisait, il se devait de marquer les esprits d'une façon plus mémorable qu'un enchaînement de coup de poing ou un tir bien ciblé.
Croyez-le ou non, c'est des rumeurs après tout, c'était un soir en regardant le football à la télévision, voyant un joueur donnant un coup de boule sur un coup de tête, qu'il a eu l'idée de se faire un crâne dur. Se dire qu'il pourrait tuer en un coup de boule lui semblait clinquant et il se disait que cela lui permettrait de cacher des armes discrètement sur lui car il aurait toujours l'excuse d'un crâne endurci. C'est dans ce délire qu'il est parti en recherche d'un chirurgien clandestin, Jonas Harrow, radié de l'ordre des médecins pour ces expériences douteuses sur le plan éthique. C'est avec ces deux "génies" que nous avons eu Hammerhead, le mec qui peut tuer une personne d'un coup de boule, ce qu'il a initié avec son patron. Autant vous dire qu'avec un coup pareil, il s'est affirmé comme le successeur sans la moindre concurrence.
J'ai eu souvent affaire à lui, c'est le spécialiste du trafic d'armes et il a une mauvaise tendance à vouloir la mettre à l'envers à tout le monde. Même pas par sens stratégique, mais parfois seulement parce qu'il pouvait y avoir violence et qu'il aimait trop ça. Et, comme dans les films qu'il adore, on le voit bien plus se moucher avec des billets et enchaîner les soirées de débauches que de travailler sérieusement pour son territoire, se contentant de son quasi-monopole sur les armes.

Mister Negative, alias Martin Li, était depuis toujours un jeune garçon de Chinatown, fils d'immigrés venus ici dans l'espoir d'un avenir meilleur. Élève studieux depuis toujours mais restreint par sa famille et ce culte de l'excellence exacerbé, même au yeux du cliché des familles chinoises. Interdiction de sortir, de fréquenter des amis ou des filles, ni d'avoir de téléphone portable ... À son adolescence, ne pouvant supporter cette vie bridée, il avait pris l'habitude de sortir en cachette le soir pour profiter de sa vie. Et profiter de la vie dans le Chinatown de nuit, et l'ivresse de pouvoir finalement enfreindre les lois, l'ont poussé à aller très loin dans ces expérimentations. Il s'était acheté un téléphone portable, passait des soirées entières dans des bars et les boîtes de nuits, faisant des connaissances d'un soir et des partenaires pour une même durée, goûtait bien des alcools et expérimentait de nombreuses drogues.
Un train de vie de ce genre, tous les soirs, et aussi longtemps, ont fini par altérer à jamais sa personne, développant peu à peu une double personnalité. Le jour, il était Martin Li, jeune homme courtois, aimable, généreux, altruiste, bien sous tout rapport ... Tandis que la nuit, il devenait un autre homme, addict aux drogues, séducteur, violent sur les bords.
Pendant sa vie, deux vies se menaient dans ce corps unique. Le jour, Martin Li dirigeait une association pour les personnes dans le besoin comme les sans-domiciles fixes et les sans-papiers et, la nuit tombé, il devenait Mister Negative, chef mafieux contrôlant Chinatown.
Comment est-il arrivé au pouvoir ? C'est simple parce qu'il n'y en avait pas ... Mais pour assurer sa position, il avait de l'idée. Ayant un bar préféré, il avait le contact d'un habitué, qui travaillait au port industriel, qu'il avait soudoyé pour gérer le flux migratoire, éliminant le passeur actuel. Ainsi, il avait le contact avec la Chine et tenait Chinatown dans sa poigne de fer, où les habitants devaient obéir à ces règles pour espérer avoir sa famille de son côté et sa protection. Il s'est dès lors spécialisé dans le trafic de faux, de contrefaçons et le trafic d'organes et d'êtres humains, profitant des migrations de jeunes femmes seules pour les soumettre à la prostitution.

Et enfin, le Big Boss, Wilson Fisk. Il était le "petit gros" de sa classe malheureusement, vivant dans les quartiers du Bronx, dans une famille qui avait du mal à joindre les bouts. Très vite, pour épauler sa famille, il a rejoint une petite bande de racailles où leur après-midi étaient faites de petits vols et de racket dans les écoles, dans lequel il s'est vite imposé comme le chef avec son gabarit qui le rendait plus intimidant pour les victimes, et ceux pendant de longues années.
Un jour, à ses 18 ans, une de ces magouilles a mal tourné, la police l'a arrêté et il fut emprisonné pendant plusieurs mois. Il accorda tout ce temps à lire à la bibliothèque carcérale pour s'instruire et pour apprendre les rouages de la politique. S'il avait été enfermé, c'est parce qu'il n'avait pas trouvé de moyen pour accuser un autre, et il voulait s'assurer que cette erreur ne se répéterait pas.
En sortant de prison, sa famille l'expulsa et le renia, le menant à se lier à une nouvelle famille mafieuse, auprès de Don Rigoletto. De par son intelligence face aux petites mains, Fisk se fraya rapidement un chemin pour monter les échelons jusqu'à se trouver au plus près du patron, en tant que bras droit.
Mais Fisk voyait grand et, en secret, ralliait plusieurs quartiers à sa cause, formant un bloc à ses ordres. Et avec une manœuvre habile, non seulement Rigoletto fut assassiné, mais il avait signé un testament léguant toute sa fortune à Wilson Fisk ... Et ceux, avec un ensemble de preuves venant accabler le second bras droit, Salvatore Buscetto.
C'est son truc à lui, concevoir des coups tordus et toujours trouver le moyen de se faire passer pour l'honorable chef d'entreprise de l'immobilier, quand ce dernier maîtrise en coulisse le trafic de drogues, de fausses monnaies, le blanchiment d'argent, la gestion de casino et la corruption.

Spider-Man : New-York's SaviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant