Harry Osborn était de loin mon meilleur ami depuis ma plus tendre enfance mais tout cela appartient au passé, malheureusement. Tout avait commencé comme c'est souvent le cas pour la plupart des amitiés dans une école. Un enfant qui mange seul parce qu'il ne connaît personne, c'était moi, qui se voit accompagné d'un autre enfant qui veut lui tenir compagnie, c'était Harry. Parfois, il n'y a rien de plus pour débuter une grande amitié.
Dès lors, nous sommes devenus inséparables et on s'entraidait mutuellement. Je lui venait en aide sur le plan scolaire et lui m'épaulait pour battre ma timidité de jeunesse et me défendait contre ceux qui me voulaient du mal. C'était aussi avec lui que je pouvais me confesser, étrangement mal à l'aise d'en parler à Tante May ou Oncle Ben.
Cependant, déjà tout jeune, l'ombre de son père, Norman Osborn, planait au-dessus de sa tête comme une menace éternelle, un nuage gris qui le suivait qu'importe où il pouvait se trouver. Harry n'a jamais voulu me faire venir chez lui pour cette raison et j'en ai compris davantage les raisons quand les aléas de la vie ont fait que je les ais rencontrés par hasard et que Norman s'est empressé de vanter les mérites de mon dossier scolaire, tout en dédaignant celui de son fils qu'il estimait trop moyen.
J'ai vite compris que Norman Osborn visait grand pour son fils, bien grand, trop grand même. Il surveillait son dossier scolaire avec le même aplomb et la même sévérité qu'un chef militaire irait suivre la formation de sa recrue. Les notes ne pouvaient descendre au-delà de 15/20, dans quel cas Norman, sans lever la main ou la voix, abattait son fils avec un ton froid et monocorde toute sa déception, le comparant aux autres élèves et lui rappelant tous les espoirs qu'il portait en lui. Et pas question pour Norman Osborn que son fils ose ne serait-ce que penser à de petits métiers modestes, quand ce dernier miroitait en son fils un avenir brillant à la tête de l'entreprise ou dans des métiers prestigieux.
La relation entre eux était houleuse au possible et avait fortement marqué Harry, qui a traversé de nombreuses périodes troubles dans son adolescence, ayant affecté notre relation à l'époque. Il fut un temps où il a cherché par-dessous à être l'élève populaire, capitaine en sport et sortant avec la plus belle fille du lycée. Un autre temps où il a commencé à se mettre en danger et à enfreindre toutes les règles possibles, juste pour le plaisir de se dire qu'il faisait ce que son père désapprouvait.
Mais toutes ces tentatives, ces appels à l'aide, se noyaient dans une indifférence cruelle, qui concernait tous les sujets. Même lorsque son fils avait eu un bulletin exemplaire, avec la meilleure note de toute la classe, Norman n'avait pas plus réagi, considérant cela comme ce qui devait être la norme ... Harry n'entendait son père que lorsqu'il le réprimandait.Malheureusement, les choses ne sont jamais allés mieux, elles se sont même empirées, en particulier quand Norman Osborn est devenu le Bouffon Vert. Rongé par sa double-personnalité, il devenait de plus en plus exigeant envers son fils, au point même du ridicule et de l'inatteignable. Mais Harry, qui cherchait plus que tout que d'obtenir son approbation, faisait tout en son pouvoir pour satisfaire les attentes de son père, allant jusqu'à l'insomnie et frôlant la dépression.
Lorsque son père fut arrêté, Harry Osborn découvrit une nouvelle descente aux Enfers. L'identité du Bouffon Vert fut diffusée aux journaux et le criminel était devenu le sujet de toutes les conversations. Harry Osborn perdit absolument tout lors de l'incarcération de son père, de ses quelques amis qui l'abandonnèrent prétextant qu'il avait caché la nature criminelle de son père, et de son entreprise qui le coupa de tout lien pour blanchir Oscorp Industries des récents scandales. En moins de quelques semaines, Harry perdit son héritage, sa richesse, ainsi que ses amis.
J'étais resté auprès de lui lors de cette période troublée mais je sentais qu'il m'en voulait. Combien même je n'étais pas le seul, le fait que j'ai été le photographe et que j'ai aidé le Daily Bugle à forger l'article lui étant dédié, il me portait en partie responsable de l'arrestation de son père. Je laissais faire, je me défendais, mais je me disais surtout que c'était passager, une réaction suite à une révélation choquante qui avait tant de conséquences.
Pendant quelques années, Harry se résolut à abandonner les études pour faire les petits boulots que son père méprisait tant et devait vivre en colocation avec moi, ayant perdu le droit de résider dans l'ancien appartement de son père. Et quand il en avait le temps, Harry venait rendre visite à son père pour avoir de ses nouvelles, entendant que ce dernier se débattait avec un avocat pour écourter sa peine.
Norman semblait lui raconter qu'il lui manquait, qu'il se battait avec la justice pour le retrouver au plus vite et trouver un moyen de sauver sa vie mais, soudainement, laissait place au Bouffon Vert qui lui racontait que le véritable responsable était Spider-Man qui l'avait démasqué et arrêté, qu'il agissait pour garantir un avenir à son fils, tout en critiquant sa vie qu'il jugeait de parasite, indigne de son nom, de larve lâche ... Ceci affectait naturellement Harry qui traversait une mauvaise pente.
Harry retomba d'ailleurs dans ses mauvais travers à enfreindre bon nombre de règles pour se sentir le plus loin de son père. Il s'était lié à un groupe de drogués et ils passaient de nombreuses soirées sous psychotropes, prenant des risques inconsidérés au volant comme au lit, conduisant à vive allure sans casques, se lançant dans les petits vols ... Et rien ne pouvait le faire remonter la pente, ni moi, ni Tante May, ni personne d'autre. Le genre de mal que personne ne peut soigner à part la victime elle-même.
Lors de ses nombreuses retrouvailles avec son père, déterminé au possible, Harry lui demanda de parler de Spider-Man parce qu'il prévoyait de l'attaquer en justice en pointant du doigt son rôle de vigilante. Il avait déjà commencé avant de consulter son père, ayant engagé un avocat amateur et s'étant allié au Daily Bugle pour diffuser la critique dans la presse et dans l'esprit de ses lecteurs. Norman Osborn lui avoua alors que j'étais Spider-Man et fit plonger Harry dans une rage folle, se jurant dès lors qu'il ferait tout pour venger son père et sa vie détruite.
Avec les indications de son père, il put infiltrer Oscorp Industries et voler un échantillon de la formule qui avait transformé son père en Bouffon Vert. Il s'injecta la formule dans les veines et se vit doté d'une force et d'une intelligence supérieure. Mais il ne voulait pas finir comme son père, gisant en prison, il voulait se venger avec plus de malice que son paternel. C'est alors qu'il eut une idée ...
Je l'ai su parce qu'il s'est présenté à moi, lors de l'une de mes nuits en super-héros, il me bloqua avec un mécanisme qui me serrait davantage quand je me débattais, comme si j'étais entre les anneaux d'un python. Il retira son masque, dévoilant son visage animé par la rancoeur, me fit avouer la vérité, me roua de coups et me révéla qu'il se vengerait en devenant le constructeur pour tous les criminels de New-York. Dès lors que quelqu'un aurait besoin d'un arme surpuissante, d'une amélioration de son armure ou que sais-je, je sais dorénavant que se trouve derrière celui qui se fait surnommer dorénavant le Super-Bouffon.
VOUS LISEZ
Spider-Man : New-York's Savior
FanfictionVous voulez connaître l'histoire de ma mort ? Pour cela, il faut remonter dans le temps, histoire de présenter tout les personnages et le cheminement hasardeux qui m'a mené jusqu'ici. Vous avez vu la page de couverture ? Elle est jolie hein ? C'est...