Chapitre 5 : Face à la Vérité

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Tante May était dans la cuisine, préparant son dîner avec le même entrain que lorsqu'elle vivait avec son mari et moi, surveillant attentivement son plat qui chauffait dans son four, sachant que la cuisson parfaite n'était qu'une question d'un millième de secondes.
Quand elle entendit qu'on toquait à la porte, je savais parfaitement qu'elle ne m'ouvrirait pas tout de suite, la cuisson idéale étant bien plus importante pour elle que l'arrivée impromptue d'un inconnu.

Après avoir obtenu la durée parfaite et sorti son plat qu'elle déposa sur les plaques de cuisson, elle s'approcha de la porte, se demandant certainement qui pouvait bien venir la voir à cette heure. Un voisin ? Un vendeur au porte-à-porte ? Des témoins de Jéhovah ? Un policier ?
Elle avait juste l'habitude que je vienne dans la journée, la voici donc agréablement surprise de me voir à sa porte en début de soirée. Tante May me prit dans ces bras et m'invita à entrer, m'assénant de questions sur ma venue surprise qui semblait lui faire tant plaisir :

"Si j'avais su que tu venais ce soir, j'aurais porté autre chose

Il fallait dire, effectivement, qu'elle s'était habillée comme on le fait souvent quand on se sait seul et qu'on ne prévoit pas d'invité. Je ne vais pas dire négligé, ce serait faux, mais bien plus décontracté, et pas forcément à la recherche de l'élégance. Cela se voyait chez elle avec sa robe de chambre épaisse qui recouvrait tout son corps et traînait même au sol, attrapant quelques résidus de poussières qui avaient échappé à sa minutieuse manie du nettoyage, et ces bigoudis sur sa tête.

Je la rassura, lui disant que ce n'était pas un problème pour moi, et que nous faisions tous pareil quand nous sommes seuls chez nous. Elle changea vite de sujet et m'invita à la rejoindre à table, déposant son plat de viande au milieu, un poulet fermier pour être plus précis, qu'elle avait accompagné de légumes.

Elle avait pour habitude de cuisiner comme si nous étions encore ensemble, elle avait gardé en mémoire ces recettes conçues pour trois personnes et n'avait aucune envie de réfléchir longuement et de convertir toutes ces recettes pour une seule personne. Il lui arrivait donc de cuisiner un plat qui durait pendant une semaine, quand elle n'en laissait pas un peu pour donner à ses voisins ou à des sans-abris dans le besoin.


- On est allée voir la police pour l'enquête des mutants, Lançais-je pour aborder le sujet qui m'intéressait ; Ils ont affirmé que mes parents avaient un lien avec ça, tu en sais quelque chose ?


Tante May resta silencieuse un moment, son regard se confondant dans le vide. Pas le genre de regard qui transparaît un mystère qui aurait dû rester secret, ni celui d'un tabou familial, mais un regard tout gêné.

Le regard qu'elle avait quand elle avait dû m'avouer la vérité sur le Père Noël ou la Fée des Dents, celui où l'on comprend que l'enfant que face de soi va devoir grandir et affronter certaines réalités. En terminant sa bouchée, elle me confia la vérité :


- Je ne savais rien sur eux avant leurs morts. C'est quand le chef de cette organisation, le SHIELD, est venue me tenir au courant à propos du décès de tes parents que j'ai appris qu'ils étaient des agents secrets


Elle se leva de table, s'approchant de l'étagère où se trouvait pleins de livres divers et variés, sans grandes cohérences entre elles, où l'on pouvait passer des albums photos de famille au livre de recette et enchaîner aussitôt sur les romans qu'elle lisait au soir, accompagné de cadres photos où l'on a immortalisé nos moments partagés ensemble. Dans les piles d'album photos, elle sortit celui qui présentait les photographies de la même époque que la mort de mes parents et, caché entre les photographies mêlant la couleur et le noir et blanc, elle sortit plusieurs dossiers concernant cette organisation :

Spider-Man : New-York's SaviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant