Depuis très peu, Mary-Jane avait obtenu son diplôme mais ne trouvait pas de boulot. Ce qui est bien le trajet de nombreux citoyens de New-York, une sorte de période de transition avant le boulot qu'on souhaite réellement ou celui qu'on gardera pleinement, faites d'enchaînements de petits boulots aux salaires aussi dérisoires que la considération de ces employeurs ou de la clientèle. Livreuse pour des fast-foods, livreuse de journaux dans les rues de Brooklyn, professeur à domicile, baby-sitter ... Rien d'autre qu'un élargissement des petits jobs qu'elle avait pendant ces études en somme.
Et cette vie-là l'occupe, et elle en a grand besoin, tant l'absence de Flash Thompson la pèse d'une façon qu'elle avait grandement sous-estimée. Elle se disait qu'il y aurait une période pour s'y accommoder mais elle ne voyait jamais cette fin de période se profiler, pas même un rayon de ce soleil réconfortant.Au moins, travailler jusqu'à pas d'heures lui faisait oublier un peu cette pensée, bien trop occupé à bien faire son travail pour ne pas se faire renvoyer par ces patrons ingrats, renvoyant aux moindres écarts, sachant pertinemment qu'une horde de candidats se bousculent pour ce travail de misère. C'est dans cette situation qu'elle fit une rencontre inattendue, qui a commencé comme commencèrent toutes les histoires un peu clichés dans les films.
Elle rentrait de l'un de ses nombreux jobs, traversant les rues jonchées de passants pour rentrer chez elle, quand les déplacements pour se frayer un chemin à travers la foule la fit se heurter à un inconnu.
Elle avait fait tomber son sac à main que l'inconnu lui tendit, lui laissant le temps de le dévisager et d'en avoir peur pendant qu'elle le récupérait.
Car cet homme, qui ne s'habillait absolument pas comme lui, avait pourtant le visage de Peter Parker, trait pour trait, à la différence d'une silhouette plus grande et plus large aux épaules, de quelques millimètres mais dont Mary-Jane pouvait déjà cerner la différence :
"Vous allez bien ? Demanda l'étrange sosie
- Oui, ça va, c'est juste que vous me rappelez quelqu'un, Répondit-elle en bégayant
L'inconnu esquissa un sourire. Le sourire de celui qui est habitué de la même réplique, à laquelle il donne une réponse toute faites, forgé par l'habitude :
- C'est ce qu'on me dit souvent
- Vous êtes nouveaux ?
- Pas spécialement, je suis Stan Ditko, et je suis plutôt ... casanier
- Enchanté Stan, tout le monde m'appelle MJ"
L'inconnu semblait vouloir continuer la conversation, parler davantage, mais sa gorge semblait se nouer, incapable de continuer, et ils étaient au milieu de la rue, gênant les autres.
D'un modeste sourire, MJ lui expliqua qu'elle devait s'en aller et salua l'inconnu, le jugeant déjà comme un aléa d'une journée qui n'existerait qu'à travers l'anecdote de cette surprise.– – –
Gabriel, depuis le temps, avait eu d'autres échanges avec le Bouffon Vert qui lui parlait toujours, partagé entre le vil Bouffon et le Norman Osborn méconnaissable, du pouvoir et de cette nécessité de l'utiliser pour être le plus fort et défendre ce qui nous était cher.
Cet échange était d'ailleurs semblable à bien d'autres, à la différence qu'ils savaient mutuellement qu'un lien s'était noué, où Gabriel préférait parfois ne pas sortir avec sa famille pour le comprendre.
Comme à ses habitudes, le Bouffon Vert revenait souvent sur lui et son désir de protéger sa mère :
"Tu m'avais dit que ta mère était avec quelqu'un depuis peu, tu le connais ?
- Oui, il travaille au Daily Bugle
Il répondit avec prudence, craignant toujours que le Bouffon Vert le manipule malicieusement pour lui causer du tort.
Il se contenta alors de la réponse la plus brève, qui semblait contenter l'interné qui émit un sourire :
- Qu'est-ce qui t'amuse ? Demanda Gabriel avec un ton plus grave dans sa voix
- Oh rien, ça me rappelle juste un vieil ami qui y travaillait ... Est-tu sûr que c'est une bonne personne ?
- Non, il est adorable, c'est même lui qui a réussi à nous retrouver
- Mais il y gagnait quoi ?
Gabriel eut un moment de silence, ne comprenant pas la question que venait de poser le Bouffon Vert, ou plutôt la raison qui le poussait à se la poser, sa logique.
Le Bouffon Vert émis un rire léger, celui de la moquerie devant ce qu'il estimait être une profonde candeur maladive et aveuglante, avant de s'expliquer :
- Ne sois pas naïf, mon garçon ! Tu sais bien qu'on ne fait rien sans attendre quelque chose en retour ? Ma question est donc ce qu'il a pu obtenir en retour ?
- J'en sais rien moi ! S'exaspéra Gabriel
Gabriel avait levé la voix, juste assez pour exprimer son exaspération sans inquiéter la sécurité qui les aurait séparés s'il venait à les entendre trop fort, craignant toujours une escalade de violence qui pourrait mal finir.
Le Bouffon Vert était resté impassible devant sa subite colère, dans une maîtrise totale de son humeur, et répondit à nouveau à la place du jeune Gabriel, d'un ton qui suintait le mépris :
- Tu ne connais vraiment rien à la vie ... Cet homme l'a juste utilisé comme prétexte à se rapprocher d'elle. Imagine donc, le valeureux inconnu qui a su réunir le fils qu'elle avait perdu et réunit le père qui avait coupé les ponts, n'est-ce pas suffisant pour les esprits émotionnels ? Après tout, tu as bien dit que ta mère disait souvent qu'il ne parlait que très peu de lui
- Oui ...
- Demande-toi donc quels genres de secrets dangereux un homme comme lui peut-il cacher ?
L'assurance de Gabriel Stacy, fébrile il faut l'admettre depuis les nombreuses rencontres avec Osborn, venait de s'effondrer. Il se remit donc à penser que personne ne le connaissait réellement, pas même ces amis les plus proches, qui lui racontaient déjà ces absences soudaines et ces périodes troubles.
Etait-ce stupide ? Certainement, selon lui, mais il ne pouvait s'empêcher de craindre les pires histoires pour Peter Parker et, plus important encore, que cela puisse nuire à sa famille.
Et comme son visage semblait transparaître l'interrogation, ce qu'il devait bien faire, Norman Osborn entreprit d'anticiper sa question et de lui répondre aussitôt :
- Tu as une solution lente et risquée par sa durée, c'est d'enquêter. Et puis, tu as la solution rapide, c'est mon sérum. Si tu le souhaites, je te donnerais les moyens de rejoindre mon laboratoire caché au sein d'Oscorp Industries
- Il n'en est pas question que je devienne un fou comme vous ! S'exclama Gabriel
L'exclamation alerta les gardes qui firent séparer Gabriel et Norman. Avant de se quitter pour la journée, comme il le faisait souvent, Norman Osborn lui déclara des dernières paroles qui ne finirent pas de résonner en lui :
- Je connais l'homme dont tu parles"
Impossible pour Gabriel de rentrer l'esprit serein après une telle déclaration, ne sachant pas s'il mentait pour le faire chavirer ou s'il disait la vérité dans l'objectif identique de le changer. Mais il lui était inconcevable de tourner la page, l'information tambourinait dans son esprit avec une force et un enthousiasme qui l'empêchait de penser à autre chose, frôlant à plus d'une fois l'accident.
De retour chez lui, Gwen et Peter étaient rentrés de leurs rendez-vous en amoureux, la trace rosée sur les joues de Peter trahissait un baiser échangé qui ne devait qu'un parmi tant d'autres, éveillant davantage les craintes de Gabriel. Il monta dans sa chambre sans saluer sa mère et Peter et s'immobilisa dans la chambre, éveillé, songeant encore et toujours aux paroles du Bouffon Vert.
VOUS LISEZ
Spider-Man : New-York's Savior
FanfictionVous voulez connaître l'histoire de ma mort ? Pour cela, il faut remonter dans le temps, histoire de présenter tout les personnages et le cheminement hasardeux qui m'a mené jusqu'ici. Vous avez vu la page de couverture ? Elle est jolie hein ? C'est...