Chapitre 6 : Se Dire les Quatre Vérités

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Je reprenais lentement connaissance, remarquant que j'étais dans une pièce qui m'étais inconnue. Allongé sur un canapé où se trouvait, en face de moi, une table basse avec une tasse de thé et quelques médicaments, un tapis légèrement usé, et une télévision où tournait le journal télévisé silencieusement. Je ne savais pas où j'étais, jusqu'à ce que mes derniers souvenirs d'avant mon évanouissement me reviennent, j'étais dans l'appartement de J. Jonah Jameson.
Le voici qu'il revient, ayant entendu mes grognements d'un réveil désagréable après un face-à-face, me faisant signe de rester assis sur le canapé, me tendant une tasse de thé et un comprimé à avaler, ajoutant que cela me ferait du bien. Je me posais une question, auquel Jameson, ayant semble-t-il anticipé mes craintes, me répondit :


"Je n'ai pris aucune photo de vous, pour l'instant

- Comment ça pour l'instant ?

- Parce que tu crois que je t'offre le thé et le Doliprane ? Chez moi, rien n'est gratuit ! J'aimerais juste quelques photos avec moi, histoire de faire taire les haters de ma presse

- Et, à propos de ...

- Ton masque n'a pas été retiré ; Crois-moi que ça me tentait de découvrir qui tu est et de faire la une mais, derrière ce masque, se cache des tas d'innocents qui ne méritent pas de subir les conséquences de tes méfaits

- On va dire que je vais vous remercier

- Encore heureux !


Il me fit signe qu'il allait sortir chercher son appareil photo dans une pièce voisine, me laissant le temps de regarder l'ensemble du salon. Un salon banal somme toute, à l'exception d'une fausse cheminée, où se trouvait plusieurs photos. Je me leva et me mit à regarder les photos, où il est si heureux, en compagnie d'une petite fille, accompagné d'un nounours en peluche et d'une lettre où, avec une écriture et une orthographe approximative, une petite fille écrivait tout l'amour qu'elle portait à son père.
Je comprends ce à quoi j'ai affaire. Je me souviens de mes débuts de Spider-Man, J. Jonah Jameson était méfiant mais n'en avait jamais été haineux et ne portait pas la moindre attention à cette personne. Jusqu'à ma première confrontation contre un super-criminel, L'Essaim, où mon amateurisme en combat avait vraiment mal tourné ... Comment n'ais-je pas pu faire le lien ?
Je l'entends revenir dans le salon, je me rends à nouveau sur le canapé, je n'aimerais qu'il ait l'impression que je me sente trop à l'aise chez lui. Il est déjà anormalement de bon ton, profitons-en. L'appareil braqué sur moi, J. Jonah Jameson se mit à prendre plusieurs photos de moi, me demandant de prendre une tasse de thé, de poser avec lui, de faire un signe de la main ... Bref, comme un paparazzi !


- De quoi faire taire tous les rageux !

- Je dois y aller, je dois arrêter Mysterio

- Peut-être que je peux vous aider

- Quoi ?

- On avait un accord, Mysterio et moi, où je vous aurais en échange de prendre les photos que son acolyte m'apportait, mais je ne lui faisais pas confiance

- Comment ça ?

- Vous en connaissez vous des gens qui viennent au Daily Bugle pour attaquer Spider-Man ? Même mes employés ne sont pas d'accord avec moi ! J'ai tout de suite compris qu'ils étaient suspects, l'autre travelo et son patron. Je n'ai jamais publié la moindre photo qu'ils m'ont offerts !

- Mais ? Pourtant ?

- Nous avons fait des tirages mais j'ai œuvré avec un vieil ami pour qu'ils soient abandonnés au plus vite et nous donnons aux kiosques un autre tirage, celui que JE voulais. Ne me remerciez pas surtout, ça m'a coûté une fortune ! Vous pouvez les acheter en guise de preuve de ma bonne foi

- Je rêve où vous êtes en train de me faire la pub du Daily Bugle ?

- Totalement ! Avoua-t-il de but en blanc


Je dois admettre que je l'ai sous-estimé sous ce coup-là et que je l'aurais imaginé comme la proie idéale aux mensonges de Mysterio, même si ces raisons sont bien les siennes. Je dois admettre aussi que je n'achète jamais le Daily Bugle et donc que je n'ai pas remarqué le stratagème du patron, j'en vis déjà bien assez en tant que photographe pour être en même temps le client.
Malgré ces conseils, je me lève dans l'optique de m'en aller pour de bon mais, à nouveau, J. Jonah Jameson me retient :


- Vous ne pouvez pas partir sans plan comme ça, Argumenta-t-il"


J'aurais bien voulu lui retourner le compliment mais je me suis ravisé, il avait raison sur ce point, et je n'avais pas à me montrer ingrat avec tout ce que je viens d'apprendre de lui pour me protéger, à une certaine échelle. Mais je ne pouvais pas philosopher une éternité pour concevoir un plan, ma priorité était de me rendre auprès de mon entourage pour voir s'ils se portaient, c'était le plus important pour l'instant. Alors, je me leva avec plus d'assurance et, avant de quitter l'appartement par la fenêtre, lui accorda un dernier remerciement. Si j'avais su que je le remercierais sincèrement en Spider-Man une fois dans ma vie ...

– – –

Pendant ce temps, Wilson Fisk avait convoqué les autres chefs de la Pègre locale, Hammerhead et Mister Negative. Ils étaient installés dans un bar clandestin, aussi peu fréquenté que peu fréquentable. Fisk, entre quelques gorgées de vodka, avait déjà révélés la vérité sur ce Mysterio, avouant même y avoir vu des intérêts, sous le regard dubitatif des autres chefs incompréhensifs devant cette franchise :


"Et elle pète un cable là, impossible de la contrôler ! Ajoutait Fisk

- Et tu veux qu'on fasse quoi ? Questionna Hammerhead

- Si on n'essaie pas ensemble de la neutraliser, c'est tout New-York qui part en fumée, et ça peut aller plus loin si elle le sent bien

- On y gagne quoi à réparer tes conneries ?

- Limiter la casse, c'est déjà pas mal"

Spider-Man : New-York's SaviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant