À l'autre bout du monde... || JJ Maybank

35.

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-S...Sasha ? Pourquoi tu souris?

Elle se relève presque en rigolant, approfondissant un creux encore plus gros au niveau de mon cœur.

- Il avait raison. C'est plutôt amusant de te voir te morfondre sur le sol. Écoute ma belle, c'est pas contre toi qu'on fait ça, mais chacun a ses raisons. Comprend nous.

- Ça fait combien de temps que je suis ici...?

Elle sort une cigarette et s'assoit sur le lit, tout en posant une jambe sur l'autre. Je la regarde les yeux rouges de larmes tandis que la porte s'ouvre sur un homme, déjà en caleçon. Il s'approche de moi alors que ma respiration se saccade encore à chaque fois que cette foutu porte s'ouvre sur quelqu'un.

Calmement, elle me répond le plus sereinement possible « neuf jours ».

Neuf jours...

Je n'ai même pas l'impression d'être dans mon propre corps lorsque l'homme m'écrase la tête contre le sol, et encore moins lorsqu'il prend mes poignets et les croise dans mon dos avant de s'introduire en moi, toujours sous les yeux fascinant de Sasha, un grand sourire au lèvre.

Les yeux complètements ouverts je ne me débat même plus. Je me laisse juste mourir à petit feu, mon esprit se décomposant à chaque demi heure de ma vie.

La plupart me prennent brutalement même pas pour vingt minutes. Ils me tue inférieurement pour même pas vingt putain de minutes. Tout ça juste pour tirer un coup, donner le fric au monstre, peut être prendre une ligne de coke et se barrer.

Comme je le disais, à peine cinq minutes après m'avoir abusée, il remonte son caleçon, m'embrasse le dos comme ci ça allait tout réparer, prend le fric qu'il avait posé parterre, et le pause dans la paume déjà dépliée de Sasha.

- Merci, le remercie t-elle toute souriante en montrant ses dents parfaitement alignées.

- C'était sympa à regarder, s'exprime t-elle maintenant à mon intention en se levant, quoi que peut être manquant un peu de conviction de ta part. Souris salope.

Puis elle quitte la chambre, fermant la porte et me replongeant dans le noir de cette maudite chambre.

Depuis que je suis ici, tous les midis pile, un homme m'apporte une assiette avec quelques chose qui ne donnerai même pas envie de manger à un chien juste pour me tenir en vie. Ça doit être l'homme à qui l'appartement appartient car c'est lui qui était là quand je suis venue ici pour la première fois, et c'est toujours lui qui m'apporte la nourriture. Petit, chauve, maigre et tatoué, les yeux rouges à cause de la drogue, ça doit être un où le dealeur de cette...maison close.

Il rentre mais a comme à mon habitude je ne mange pas, et ça commence à se voir horriblement. Je sens plus que jamais mes os, ça me terrifie.

En même temps, comment veulent-ils que je trouve l'appétit dans cette situation ?

***

-Allez-y, elle est ici.

Les voix derrière la porte me font sursauter, et immédiatement je me renferme dans mon coin.