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À l'intérieur du commissariat, c'est la course folle. Des officiers courent dans tous les sens, d'autre personnes crient, d'autre marchent, les mains dans le dos et les menottes au bras.
Et puis il y a nous, en pleins milieu de cette tempête.
On s'avance vers un guichet, et je sens la main de ma mère se serrer plus fort dans la mienne.
- B- bonjour. Nous aimerions porter plainte.
La dame devant nous, en voyant mon état, comprend et se lève.
- Suivez-moi, je vous en prie.
Nous la suivons et elle nous emmène un peu plus loin, dans un salle beaucoup plus calme.
La dame se rassoit derrière un guichet.
- Il me faudrait le motif de la plainte s'il vous plaît.
Ma mère me regarde tandis que mon père me frotte le bras.
Je regarde mes parents dans les yeux, mimant « non » de la tête.
-J-je peux pas...c'est trop difficile...
-Je comprend ma chérie...
Elle me caresse les cheveux et m'embrasse la tête. C'est alors mon père qui prend la parole.
- Ça serait pour, eumh... viols, collectif, et répétitif, sur mineur...Séquestration d'une durée de plusieurs semaines, agression physique, maltraitante, violence physique et verbal.
La dame écrit, la main tremblante tandis que des larmes roulent sur mes joues à l'entende de tout ce que j'ai endurer.
- Votre nom, s'il vous plaît ?
- Monsieur et madame Miller. Nous sommes les parents de Lou.
Elle relève la tête d'un seul coup.
- Miller, comme...?
-Oui. Miller, l'entreprise d'automobiles de luxe. C'est exactement ça.
- Je vais vous faire passer en prioritaire. Veuillez attendre dans la salle d'audience, à l'intérieur de cette pièce. Un agent et un avocat viendrons à votre rencontre rapidement. Votre témoignage sera enregistré pour ouvrir une enquête.
- D'accord merci beaucoup. Et j'apprécierai que...notre visite ne s'ébruite pas s'il vous plaît.
- O- oui ! Bien sûr. Pas de souci.
Il la remercie et nous marchons en direction de la salle qu'elle nous a indiqué. Trois chaises y sont préalablement installés.
On s'installe, et de suite, un chef arrive, suivit de un avocat.
Ils s'installe devant nous, et un photographe ouvre la porte dans la foulée.
- Nous allons suivre le procédé, c'est à dire que d'abord on prendra en photo les preuves, ensuite, nous vous demanderons de nous expliquer les faits, et enfin, un rendez vous à l'hôpital pour des radios ou plus si besoin vous seras obligatoires, et fourni par le commissariat pour, généralement, les heures qui suivent la plainte.
On acquiescent, et le photographe arrive, me demande de me mettre debout, et revoir toutes les preuves qui témoignent de mes semaines passées en captivité.
La descente aux enfers.
S'en suit du témoignage, je laisse mes parents le raconter, étant beaucoup trop dans le mal pour pouvoir parler et respirer normalement.
Le tête à tête aura durée plus de trois heures, entre les photos, l'ouverture du dossier, le témoignage retranscrit, et la prise du rendez-vous à l'hôpital.
Je n'ai même pas eu le temps de respirer que je me retrouve déjà devant les portes du barrements blanc.
Lorsqu'on entre, on est immédiatement conduis en salle de radio, puis après je crois que ça sera dans une salle spécial pour les prélèvements des ADN de tous les hommes ayant abusés de moi.
Mes parents sont dans la salle d'attente lorsque les premiers bip de la machine retentit, examinant mon corps dans ses moindres parcelle.
Les médecins ont dis que j'avais de la chance de m'en sortir que avec des ecchymose, des bleus, et une fracture à l'épaule.
Je ne sais pas ce qu'ils considèrent comme de la « chance », mais j'avais envie d'aller les envoyer se faire foutre.
Ensuite, ce qui a été le plus compliqué a été le moment de passer au test au niveau de l'intimité. J'ai du obligé à ce que ma mère intervienne pour me tenir consciente.
La médecin a peiner à m'expliquer le nombre d'ADN retrouvé, tellement qu'elle était boulversé. Normalement ce n'était pas favorable à ce que je le saches mais j'ai insisté. J'ai cru que le sol allait se dérober sous mes pieds lorsque j'ai lu le nombre « 54 ».
Elyann t'es vraiment qu'une enflure.
Ensuite j'ai du passer par pleins d'autre salles d'examen, de soin, et de prélèvement, mais ils m'ont tellement bourrée de doxylamine que j'étais trop shooté pour savoir.
Toutes les preuves de viols consécutifs, maltraitance, violence physique et sexuelle, et malnutrition ont été ajoutée au dossier. J'ai cru aussi voir le mot « prostitution de mineur » écrit.
C'est le principal.Après nous sommes rentrés à la maison et je me suis calé dans le canapé avec mes parents.
On a mangé devant Peter Pan, le film que j'ai choisi, mais sans mentir, je n'ai rien pu avaler.
J'ai fini allongé sur les jambes de ma mère, endormi, et ses doigts dans mes cheveux caressant mes racines.
Je me suis finalement réveillé à peine vingt minutes après, prise d'un violent cauchemar, suivit d'une crise de panique.
Me voilà maintenant, cinq heures du matin, toujours dans la même baignoire depuis 3h, le pommeau de douche réglé sur « pluie légère », et l'eau froide me brûlant la peau. À défaut de ne pas pouvoir dormir, je reste à l'abris des cauchemar qui n'attendent que le bon moment pour apparaître et prendre possession de mon esprit et de mon corps.
On a dû me racheter un nouveau téléphone, mais a vrai dire, je n'ai même pas la force de prendre quoi que ce soit dans mes mains.
J'suis foutue.
Je sais même pas comment j'arriverai a envisager le fait d'aller mieux, j'ai l'impression que le bonheur est tellement loin de moi maintenant.
J'ai l'impression d'être vide de l'intérieur, que je ne suis plus qu'une coquille vide...simplement vide.
Je n'arrive même plus à dire une phrase simple, respirer m'est devenu difficile.
J'ai qu'une envie, me flinguer la tête pour ne plus ressentir ce poids pesant dans ma poitrine qui m'empêche de faire rentrer l'air dans mes poumons et qui me donne mal à la tête.
Je me laisse glisser le dos le long de la baignoire et plonge ma tête sous beau, inondant mes narines.
Je ne bouge plus, je suis tellement bien et paisible, j'ai envie d'être comme ça le reste de ma vie.
Je me sens de plus en plus bien, cette impression de prendre une grande bouffé d'air et de revivre, mais je suis vite tiré de la réalité lorsque l'on me sort de l'eau.
- Ma chérie ! Oh mon Dieu qu'est-ce que tu était en train de faire...
Ma mère me caresse la tête et me prend dans ses bras, moi, et mon corps inerte, incapable de réagir.
- Ça va aller...on est la maintenant...on est là...
Pas de mots, rien, juste une simple larme qui glisse le long de ma joue, lentement, sortant de mes yeux ne dévoilant aucun signe de vie.
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À l'autre bout du monde... || JJ Maybank
FanfictionLes Cameron, principaux investisseurs de Figure Eight, règne sur les Outer Banks. Mais lorsque ceux-ci se voient perdre leur principal villa du côté Nord de l'île, leur autre maison voisine, Ward n'a pas d'autre choix que d'appeler son meilleur ami...