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***

Je crois que je n'ai jamais été aussi stressée de toute ma vie.

Je tourne en rond dans la chambre depuis déjà au moins vingt minutes.

J'espère, je prie, pour qu'il ne m'est pas menti juste par pitié.

Le sang sur mon corps a maintenant séché, et me tire la peau à chaque geste que je fais, quant à mes bleus, ils sont insupportables. J'ai horriblement mal.

Je sens mes battements de cœur résonner dans mes oreilles. Ça en est insupportable.

Qu'est ce qu'il fait punaise...?

Est ce qu'il va m'aider au moins ou il s'est dégonflé ?

Peut être qu'il m'a menti...j'en suis sûre même, maintenant je-

Je me fait couper les pensées par le bruit d'une assiette qui éclate au sol, suivit d'un « putain ! ».

Normalement je m'en soucierai pas, mais là je reconnais sa voix, et c'est à peine quelques secondes plus tard que deux coupes résonnent contre ma porte.

Lentement, je m'approche de la porte, toujours sur mes gardes au cas où ça serait un guet-apens, et l'ouvre tout doucement.

L'appartement est remplis de fumée et l'alarme prévention de fumée se met à sonner. J'en profite pour, tête baisser, filer rapidement dans le couloir à gauche, et en une fraction de seconde, j'ai passer la porte.

Je ne me soucie même plus du fait que je sois en sous-vêtements, ou du moins ce qu'il en reste, que j'ai un corps peint d'ecchymoses, de sang et de bleus, et que je suis complètement nue pieds, les cheveux ébouriffé. Je cours juste comme jamais j'ai courue de toute ma vie.

Je fais comme il a dit, je ne me retourne pas.

Je ne sais comment, mais je me souviens du trajet exact qu'on a utilisée en venant ici, et prend la direction de ma maison.

Mon chez-moi me manque terriblement.

J'ai faim, je suis fatiguée, j'ai envie de dormir, vomir, manger, mourir, oublier ces dernières semaines de ma vie.

Je n'arrive même plus à penser. Seul quelques mots résonnent dans ma tête encore et encore et encore.

« Cours ! Surtout ne te retournes pas ! Cours ! Surtout ne te retournes pas !
Cours ! Surtout ne te retournes pas !... »

Inlassablement, ces mots résonnent en moi et m'aide à faire un pas à chaque fois un peu plus proche de ma maison.

Je n'arrive même plus à me préoccuper de ce que les gens pourraient dire en voyant une fille à moitié nue et complètement défigurée courir à moitié sur la route, l'autre moitié dans les champs.

Cours Lou ! Et ne te retournes pas !
JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS.

COURS !

Je suis de plus en plus épuisée, et savoir que j'en suis même pas à la moitié du quart me démoralise, et si l'envie de demander ou d'accepter quelqu'un pour me ramener me tente, je ne dois faire confiance à personne, PERSONNE.

À l'autre bout du monde... || JJ MaybankOù les histoires vivent. Découvrez maintenant