Chapitre 36: Bah tiens. Nastasia

14 3 0
                                    

            Yury ne m'a pas adressé la parole depuis que nous avons pris le taxi. Sa bipolarité refait des siennes. Son visage s'est fermé. Il est sérieux, sévère. Je ne sais pas ce que j'aie bien pu faire pour le mettre dans un tel état. Lord Garett semblait ravi de cette soirée et les investisseurs ont mordu à l'hameçon. J'ai fait du bon travail, ce soir, qu'est-ce qu'il lui prend ?

A peine rentrés, il se dirige vers la desserte et se serre un verre qu'il boit cul-sec.

— Pourquoi boire autant si l'alcool ne te fait rien ? demandé-je innocemment en retirant les lanières de mes escarpins.

Pour seule réponse, je n'ai le droit qu'à un rire nerveux suivi d'un deuxième verre qui disparait aussi vite que le premier. Je secoue la tête, lasse de ses accès de colères incompréhensibles et prends le chemin de la chambre. Un sourire se peint sur son visage alors que je contourne le canapé. Mais celui-ci n'a rien à voir avec celui dans l'ascenseur. Celui qui me faisait sentir appréciée. Belle et importante. Ce soir, il est...machiavélique. Je pouffe et continue mon chemin. Il n'a vraiment rien à envier aux Infernaux, tu parles d'un Ange.

— C'est la chaleur du liquide brulant qui me rend accro, lâche-t-il pour récupérer mon attention.

La main sur la poignée de la porte, je m'arrête et me tourne vers lui.

— Elle dissipe la bile qui me monte quand vous ne cessez de m'écœurer.

J'ouvre les yeux en grand. Sceptique.

— Cette soirée était agréable, Yury. Ces personnes étaient plaisantes, polies et respectueuses.

— Bah tiens, crache-t-il en s'en servant un autre.

— Les Anges aussi devraient aller consulter, soufflé-je, excédée.

— Et alors, quoi ? Volha, Hein ?

— De quoi tu parles, Yury ?

Mon ton monte. Je ne comprends rien. Qu'est-ce qu'il cherche ?

Il fuit mon regard et refuse de me répondre.

— C'est quoi ton problème, putain ?

— Ah, ça y est ! C'est fini les bonnes manières, les minauderies, les petites voix douces. C'est réservé pour les Garett.

Mes épaules s'affaissent. Mes nerfs retombent.

— C'est toi qui m'a déniché ce travail. Je fais juste de mon mieux pour ne pas te faire honte, soufflé-je, fatiguée.

Il pouffe avec nervosité en préparant son quatrième verre.

— Dans ce cas, continue à t'assurer qu'on ne voit pas tes bras.

— Va te faire foutre ! 

Brutale RédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant