Chapitre 19: De quel monstre tu parles ? Nastasia

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            Un Ange ? tu parles. Cet homme est le plus mauvais qui m'ait été donné de rencontrer. Il est hors de question que je passe une minute de plus avec lui.

— Ne prends que le strict nécessaire, m'ordonne-t-il en ouvrant la porte de mon appartement.

Mon estomac se noue de voir dans quel état il est. Dérangé. Sale. Chaotique. Le pâle reflet de ma pauvre vie. Les yeux en coin, je surveille ce prétentieux observer le moindre détail de mon intimité. Il penche la tête devant ma bibliothèque pour lire les titres de mes livres mal rangés. C'est au tour des sachets de chips vides et étalés sur mon lit d'être jugés.

De mon côté, je fais semblant de me concentrer à mettre en boule tout un tas de vêtements dans un grand sac de supermarché. Mes yeux balaient les alentours à la recherche de mon téléphone. Sous mon oreiller, je distingue le bout d'un fil blanc. Celui de mes écouteurs. Je grimpe sur le matelas et feinte récupérer quelques affaires sales sur les draps tout en glissant ma main sous mon oreiller. Je tire délicatement l'appareil vers moi et commence mon message pendant qu'il continue d'inspecter les lieux.

Je tape le dernier mot, le cœur battant, tout excitée de voir enfin le bout du tunnel quand sa main attrape mon poignet et lève la mienne en l'air.

Je serre les dents, silencieuse.

Il m'arrache le téléphone et lit ce que je viens d'écrire.

Mes mains tremblent pendant que mon esprit s'efforce à se convaincre qu'il ne me fera pas de mal. S'il tient vraiment à son rôle d'Ange venu sur Terre pour protéger les humains, il ne lèvera pas les mains sur moi. Si ? Pour la première fois, depuis que je me suis réveillée chez lui, je prie secrètement pour qu'il soit aussi fou que je le pense pour ne pas finir en un kebab pas frais.

Il sourit et me regarde.

— Dave ? s'étonne-t-il, narquois.

Je déglutis et ne réponds rien. Je renifle et continue de sangloter, encore empreinte à ma précédente crise de larmes.

Il me tourne le dos et s'avance vers le bureau pour laisser ses doigts glisser, contournant la seringue et la cuillère.

— En plus d'être pitoyable, tu es stupide.

Il met mon téléphone dans sa poche.

— Que tu ne me croies pas sur parole est légitime, Volha. Et tout en ton honneur. Mais espérer que l'homme qui t'approvisionne, dit-il en suspendant la cuillère devant son visage sévère, soit celui qui te débarrassera de moi et de ta mission, est vraiment pathétique.

— Comment tu le connais ? parviens-je à murmurer.

— J'ai un dossier complet sur toi, et ta misérable vie.

Je me relève d'un bond, les poings fermés.

C'en est trop.

J'arrête.

Je ne vais plus rester sans rien faire, sans rien dire. Ni devant lui, ni devant les autres. J'en ai marre que chacun se croit supérieur à moi et se permette de me rabaisser plus bas que terre.

Qu'ils aillent se faire foutre.

Je monte sur mon lit et marche sur le matelas pour me positionner face à lui. Je le toise de ma hauteur avant de redescendre et de plonger mes yeux, assassins, dans les siens.

— Ce que je fais ne regarde que moi, grondé-je.

Il avance d'un pas, le visage contrarié. L'espace entre nous se rétrécit. Sa respiration est forte.

Brutale RédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant