Chapitre 56: Je t'en supplie. Yury

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            Je fixe cette vermine tanguer en se relevant. Il n'y a plus personne pour moi. Seulement lui. Que le ciel me foudroie, je vais lui faire payer d'avoir osé poser ses mains sales sur ma Nastasia.

Mon coup doit être fatal. Je n'ai le droit qu'à un seul essai avant de disparaitre dans un nuage de poussière.

— Tôt ou tard, elle finira dans mon lit, Yury.

Il est parvenu à rester debout, droit.

— Alors, ne faisons pas durer le plaisir et viens, je t'attends.

Timothy Garett est un être infâme, pire que tous ceux que j'aie pu rencontrer. Plus démoniaque que les Infernaux, eux-mêmes.

— Je vais m'appliquer à ce que tu ne puisses plus jamais toucher personne.

Je fonce alors vers lui d'un pas lourd et rapide. J'esquive les premiers coups qu'il me porte. Je l'agrippe. Je le pousse une fois. Puis une deuxième. L'orage se fait plus fort, mais je m'en contre fous. Le plafond s'effrite.

Je me rapproche et le relève par le col pendant qu'il rit et s'amuse de mon sort.

Il est confiant, persuadé d'avoir un coup d'avance. Dans les faits, il a surement raison. Une simple gifle, un seul coup de poing et mon corps se désintègrera sous ses yeux. Mais j'y ai bien réfléchit. Pousser ne m'est pas interdit et je compte faire durer le plaisir avant de finir dans les méandres du néant.

Je me laisse consumer par la colère. Des images de ses mains sur mon humaine repassent en boucle dans ma tête. Sa main sur sa ceinture. Le tee-shirt déchiré.

Je ne lui laisse plus une seconde pour se relever. Je le pousse. Encore et encore.

J'entends Nastasia crier mon nom. Elle hurle. Elle me supplie d'arrêter. Sa voix est proche. Elle est juste derrière moi. Mais mon attention se focalise sur celui que je veux briser de mes propres mains. Et ce qu'elle ignore, c'est que sa voix cassée par les pleurs me pousse un peu plus dans ma colère. Je lui ai promis le meilleur que ce monde a à offrir, et par sa faute, elle souffre davantage.

Je n'attends pas qu'il se relève et le soulève par le col pour le balancer plus fort, plus loin.

Les murs tremblent.

Le ciel s'acharne.

Timothy continue de rire pendant que mon humaine crie et sanglote. Par terre, il rampe vers l'arrière comme le ver qu'il est.

— Je la souillerais, bel Ange. J'irai si fort qu'elle en pleurera de plaisir.

Mon corps se raidit. Mes bras se contractent. Je sais que ce n'est que pure provocation. Ses mots sont pesés, choisis pour que je perde mon sang-froid et me jette tête baissée dans une mort certaine. Mais je sais aussi qu'il le fera. Cet enfoiré appliquera à la lettre tout ce qu'il vient de dire tant que je n'aurai pas cédé à son petit jeu.

Je le fixe, le dévisage pendant qu'il se lèche les lèvres.

Mon visage se déforme.

Un hurlement sauvage s'échappe de ma bouche telle une bête enragée. C'est là. Maintenant que je vais lui porter le coup fatal.

Mon corps se prépare à bondir avant que ma belle humaine ne s'interpose et se jette à mon cou. Elle est dévêtue, le visage trempé par les larmes. Ses mains enveloppent mon visage. Le bleu de ses yeux transperce la colère qui anime les miens.

Brutale RédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant