Chapitre 44: Ce soir, je t'invite. Nastasia

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            Quand mes yeux s'ouvrent, je prends mon téléphone pour voir l'heure qu'il est. 16h45. Mon Ange n'éprouvant aucun besoin de dormir me fait vivre en décalé. Je me couche de plus en plus tard entamant mes nuits au petit matin.

Mon Ange...

Je laisse le téléphone retomber sur ma poitrine et rive mes yeux vers le plafond. Pourtant c'est lui que je voie. Devant moi, droit, la respiration chaude, les yeux brûlants. Ce qui s'est passé hier soir n'était ni anodin, ni hallucinatoire. Il n'était pas le Céleste qu'il prétend être. Il n'était qu'un homme terriblement beau, sensuel et ensorcelant. Mon crâne fourmille de se remémorer la scène. Ce moment où il aurait pu m'embrasser. Celui où j'aurais pu sentir ses bras m'envelopper.

Mon téléphone vibre et me fait sursauter.

C'est un message de ma banque.

Je regarde attentivement le détail pendant que le sang me monte aux joues. La notification indique la réception d'un virement. 15000£ reçus d'EDCA.

Mon cœur rate un battement. Je me redresse et pose ma tête contre le mur.

C'est impossible. Ce n'est pas ce qui était convenu. Je devais gagner bien ma vie à travers ces diners mais pas autant. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Une erreur ? C'est une erreur, c'est sûr. Il faut que je prévienne le Lord.

Je crois qu'il y a

Une couille dans le pâté, Lord

Diable ! quelle couille

Aurait osé se fourrer dans

Du pâté ?!

Je ne retiens pas mon rire et m'amuse toute seule devant mon téléphone. Ce monsieur Simpsons a dit vrai. Barry Garett est de ceux qu'il fait bon d'avoir à ses côtés. Autre que pour sa fortune et son pouvoir, c'est un homme qui est parti de rien et qui a gravi les échelons tout seul, les enjambant deux par deux sans jamais oublier d'où il venait. Il n'a jamais oublié qu'il n'était qu'un homme. Un humain drôle, bienveillant et sympathique.

Nastasia:

J'ai reçu un virement

Impressionnant venant

De l'entreprise


Dieu soit loué ! De nos

Jours il est plus agréable de

Recevoir un virement que la

Couille d'un inconnu

Nastasia:

Lord, c'est pas ce

Qui était convenu

En effet

Nastasia:

Il y a une erreur

Il n'y a en a aucune

Je cesse de répondre, estomaquée et euphorique. Les mains tremblantes, je garde le téléphone face à moi ne quittant pas des yeux les trois points qui m'indiquent qu'il est encore en train d'écrire.

Vous méritez bien plus

Nastasia

Nastasia:

On parle de 15500£

Lord ! Pour des putains

De diners !

Je déteste les messages

Je n'arrive pas à savoir si

Vous êtes heureuse ou

Furieuse

Nastasia:

Heureuse ! je suis heureuse

A mille pourcents, mais je n'

Arrive pas à y croire.

C'est trop...

En ralliant nos deux derniers

Investisseurs à la société

Vous m'avez fait gagner

Bien plus

Nastasia:

Je ne sais pas quoi

Dire

Dans ce cas, un simple

Merci fera l'affaire

Un remerciement que je

Vous partage.

Nous accomplirons de grandes

Choses vous et moi

N'en doutez jamais.

Je colle mon portable contre moi et gigote les pieds comme une gamine surexcitée.

C'est ça l'optimisme ? Un sentiment de bien-être qui ne cesse d'en attirer davantage ? Ça me va.

Mes yeux se rivent sur la porte. Derrière, il y a cet Ange sans qui rien de tout ça n'aurait été possible.

Je me relève et sors de ma chambre avec cette chemise blanche qui me serre de pyjama. Sa chemise blanche.

Je balaie l'appartement du regard à sa recherche. J'inspecte. Un sourire s'étire sur mes lèvres de le voir assit sur la terrasse, le nez plongé dans un dossier.

J'attrape sa veste de costume et le rejoins. Je m'appuie contre l'encadrement de la porte fenêtre et le dévore des yeux sans retenue.

Il sort sa tête de sa lecture et la tourne dans ma direction.

— Bien dormi ?

Sa voix, ses yeux, ses cheveux, tout me vrille les tripes depuis le jour où il m'a sauvé la vie. Je pourrais rester là, devant lui, à le regarder sans jamais m'en lasser.

Je lève les yeux vers le ciel et les plisse à cause des rayons du soleil cachés par les épais nuages gris.

— Il va pleuvoir, continué-je.

Je pose un pied sur le sol froid de la terrasse pour me rapprocher de mon Ange.

Il roule ses yeux sur mes jambes avant de les relever vers mon visage.

Je pourrais me sentir gênée ou humiliée pour sa réaction de la veille mais au contraire. Yury-Uriel-tête-de-con est un Ange froid et distant mais le regard qu'il me porte depuis pas mal de jours, maintenant, me fait pousser des ailes et m'encourage à croire que nos sentiments sont peut-être réciproques.

Je m'accroupis face à lui pendant qu'il repose le dossier sur la petite table. Je pose sa veste de costume et le fixe, droit dans les yeux.

— Je serais prête dans quinze minutes.

Il fronce les sourcils ne comprenant pas où je veux en venir.

— Ce soir, je t'invite.

— Et en quelle honneur ? s'amuse-t-il.

— Passer un bon moment. Te faire sortir de ta prison dorée.

Je me relève en m'appuyant sur ses cuisses tout en laissant glisser le bout de mes doigts jusqu'à ses genoux. Son regard se maquille de cette même lueur qui l'a poussé à prendre la fuite, hier dans la nuit.

Je repars en direction de la salle de bain, le cœur battant.

Je veux qu'il me regarde comme ça jusqu'à ce que la mort nous sépare. 

Brutale RédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant