Chapitre 43: Qu'est-ce que tu m'as fait ? Yury

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            Je rentre à l'appartement et je suis soulagé de voir la lumière tamisée du grand salon. Nastasia est déjà rentrée. Elle est assise sur le canapé, les cheveux relâchés, sa robe bleue marine, impeccable.

Ses yeux pétillent et son sourire franc me fait oublier les doutes et les questions qui rongent mon esprit depuis ma rencontre avec le gentleman et Bélial.

Pour la première fois depuis longtemps, je me dirige directement sur le canapé, près d'elle sans avoir l'envie de me servir le moindre verre. Je n'ai pas besoin de ce liquide brûlant et amer pour atténuer un affreux goût dans ma bouche. Je n'ai besoin que de la sentir près de moi. De la regarder sourire. D'entendre sa voix.

— Tout va bien ?

Je hoche la tête et m'en contente.

L'envie de lui demander comment s'est passée sa soirée, comment était cet enfoiré de dandy me brûle les lèvres, mais je n'en fais rien.

— As-tu croisé le chemin de quelqu'un qui t'a semblé étrange ? finis-je par lâcher.

Elle lève les yeux vers le plafond et fait mine de réfléchir.

— Il y a bien un homme, oui.

Mon cœur s'emballe. Mes yeux s'agrandissent.

— Il m'a sauvé la vie deux fois déjà, continue-t-elle taquine. Depuis on ne se quitte plus. C'est dingue, il me suit partout.

Elle rit et se relève pendant que je respire de nouveau. Elle vient poser sa main sur mon épaule et rapproche sa tête de mon oreille. Cette proximité me soulève le cœur et me retourne le ventre.

— C'est un Ange affreusement séduisant, chuchote-t-elle, mais je crois qu'il est schizophrène, finit-elle par se moquer plus fort.

Je suis presque tombé dans le panneau.

Tandis qu'elle ouvre la porte du frigidaire pour en sortir une bouteille d'eau, je la rejoins sans qu'elle n'y prête attention. En refermant la porte, elle sursaute de me voir tout près d'elle. Son air taquin se dissipe pendant que son visage se relève vers le mien. Je ne peux expliquer ce qu'il m'arrive. Je ne peux mettre aucun mot sur ce que je ressens à cet instant. Sur ce que je désire plus que tout. Il n'y a qu'une chose dont je suis sûr. Un feu brûlant s'empare du bas de mon ventre pour finir par m'échauffer l'esprit.

Mon corps se rapproche de mon humaine pendant qu'elle reste immobile et silencieuse. Mes yeux se baladent de ses lèvres charnues à mon reflet que j'aperçois dans ses pupilles dilatées.

Mon torse est maintenant collé à sa poitrine. Je sens sa respiration. Elle est lourde et irrégulière. Ma main se lève vers ses cheveux que je balaie vers l'arrière dans une lenteur nerveuse. Mon nez se promène contre le bout du sien. Nos lèvres ne sont qu'à un infime centimètre l'une de l'autre.

J'étouffe.

Mon corps ne m'appartient plus. Il est rebelle, entêté et désireux. Ce que je ressens à cet instant n'est pas digne d'un Céleste, mais je ne peux m'en défaire. Le bout de ma langue caresse ma lèvre. Elle est timide, envieuse et gourmande. Une envie dévastatrice me submerge. Je veux goûter à sa bouche, sentir sa peau.

Elle lève sa main lentement vers ma mèche brune qui retombe sur mon front.

Mon corps tremble.

Mon cœur devient fou.

Je ne dois pas la laisser me toucher.

J'agrippe ses bras d'une poigne presque violente et plaque ma belle Nastasia contre le bar. Ses seins s'écrasent contre mon torse pendant que ma respiration est plus forte, plus bruyante.

Brutale RédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant