𝟰𝟬- 𝗜𝗦𝝠𝝠𝗖

387 28 55
                                    


Quinze minutes.

Cela fait quinze minutes que je suis réveillé. J'ai un rendez-vous uniquement en visio dans le début de l'après-midi alors j'ai le temps. Mais ce matin, je me suis tout de même levé tôt.

Hier soir, nous nous sommes endormis tous les deux, dans les bras l'un de l'autre, apaisés par la douce mélodie de ce morceau de musique. J'adore ce morceau, il me rappelle l'Italie, les douces caresses que ma mère me faisait sur les cheveux, accompagné de ses mots si généreux et sincères.

C'était la dernière fois que j'avais pleuré.

Avant hier, du moins.

Maintenant "Le cygne" sera associé à Yseult, son parfum de mangue, ses mots sincères et réconfortants. Mais également ce baiser.

Elle m'a embrassé hier, ce n'est pas la première fois que l'on s'embrasse et ce n'est clairement pas la dernière. Cependant, hier, notre baiser était différent de ceux d'avant, il était vrai, sincère, rempli d'un sentiment nouveau que j'aimerais croire être l'amour. Mais, je sais qu'elle ne m'aime pas, qu'elle me verra toujours comme cet homme que j'ai dû façonner pour faire plaisir à mon père.

Je la regarde la brune endormie près de moi et sourit. Les voyages nous rapprochent mieux que jamais, je ne l'aurais jamais cru.

Je me redresse délicatement, pour ne pas réveiller Yseult. Je réussi à m'extirper du lit, la brune me fait dos et serre sa peluche contre elle. Je souris et dépose un léger baiser sur son front avant de quitter notre chambre. Le reste de l'appartement est complètement muet, ça tombe bien, j'avais besoin de calme.

Je vais dans la pièce à vivre puis attrape mon zippo et mon paquet de Marlboro. Je rejoins le balcon et allume une cigarette, inhalée les premières bouffées de nicotine. Cet effet traverse mon corps qui se détend instinctivement. Je ferme les yeux et recrache la fumée dans les airs.

Une odeur familière me chatouille les narines. Cette odeur qu'à une ville après une nuit de déferlement intense. Je tire une nouvelle taffe qui me réchauffe le coeur.

Plus que deux jours avant la fin de ce foutu séminaire et le retour à Paris.

Sans Yseult pour dormir avec moi.

J'ai pris la mauvaise habitude de la serrer contre moi, humer son éternel parfum à la mangue, fruité et chaleureux. Qu'elle passe ses doigts dans mes cheveux afin que je m'endorme.

Peut-être que je devrais l'inviter à passer quelques nuits supplémentaires chez moi, pour le plaisir et le repos.

Le bruit de la porte coulissante me rappelle à l'ordre et je me tourne instinctivement vers cette dernière. Je croise les pupilles entrouverte de Yseult et un sourire s'étire instinctivement sur mon visage.

— Tu fumes dès que tu te lèves?

— Bonjour à toi aussi et non, pas tout le temps.

— Bonjour Isaac. dit-elle

Putain, depuis quand les voix de femmes le matin sont si sexy? Je ne l'avais jamais remarqué avant.

Je regarde Yseult qui portait toujours son pull et son short. Elle a retiré son bonnet en satin et me fixait, je recrache la fumée.

— Tu veux me rouler une pelle ou quoi? ironisais-je

— Certainement pas avec ton haleine pleine de nicotine. crache-t-elle.

Elle ne me laisse pas le temps de riposter et pivote sur elle-même puis quitte le balcon.

Peut-être que ce n'est plus si sexy que ça.

𝐃𝐞́𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐟𝐚𝐭𝐚𝐥𝐞 { réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant