Chapitre 35

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Deux jours se sont écoulés depuis que j'ai ramené Elayan à la maison, chez nous.

Les cicatrices physiques sont en voie de guérison, mais je sais que celles qui marquent son esprit sont loin de disparaître.

Ce matin, Diego est enfin venu, après nous avoir laissé un peu de répit.

Je me disais bien que ce chieur nous avait pas appelé depuis un peu trop longtemps, tout le monde sait que tu es occupé avec Elayan mais Diego en a vraiment rien à foutre de tout c'est fou.

Je me tiens devant la porte de mon appartement, fermée à double tour, empêchant quiconque d'entrer sans mon autorisation.

Diego se tient droit, son regard cherchant à capter le mien, mais je reste stoïque, mon visage impassible.

Il a un rapport à me faire, sur ce qu'il se passe dans mes affaires mais aussi sur celle du kidnapping d'Elayan.

Mais il sait que ce n'est pas le moment d'évoquer tout cela, et encore moins à voix haute.

Alors, il me pose la question qu'il a sûrement sur le bout de la langue depuis un moment.

Diego : Pourquoi tu laisses Elayan faire tout ça ? Je veux dire, il te monopolise depuis un certain moment.. Il devrait juste voir un psy à mon avis.

Je sais bien que c'est sa façon de demander des nouvelles d'Elayan, s'assurer que je prends soin de lui.

A vrai dire, Diego a beau dire le contraire, il était certainement l'un des plus investi dans la recherche d'Elayan et ce n'était pas juste une question de travail.

La preuve, lui qui s'arrête de travailler à la seconde où son service est finie, a fait des heures supplémentaires sans que je ne le sache pour le retrouver.

Je le regarde longuement, mes pensées dérivant vers Elayan qui dort encore dans la chambre, épuisé par les crises de panique qui le saisissent dès que je quitte son champ de vision.

Je prends une inspiration lente avant de répondre.

Moi : Diego, quel est l'endroit le plus sûr pour lui ?

Il reste silencieux, son regard sérieux. Il comprend sans que j'aie besoin d'ajouter quoi que ce soit. Il hoche simplement la tête, acceptant la vérité que je lui impose : c'est à mes côtés.

Alors c'est un peu paradoxal vu que t'es le type le plus dangereux que le monde puisse connaître mais je vais pas me lancer dans ce débat.

Ciao je tiens à la vie et j'ai été trop bavarde ces derniers temps.

Moi : C'est pour ça qu'il est toujours près de moi, et que j'ai toujours une arme à portée de main. Je pensais que ça suffirait pour le protéger.

Diego inspire profondément, semblant peser ses mots avec soin.

Diego : Tu pouvais pas imaginer que cet idiot allait attirer un psychopathe... Et puis, tu l'as retrouvé très vite.

Je serre les mâchoires, la frustration montant en moi comme une vague noire et lourde.

Moi : Pas assez vite.

Ma voix est basse, presque inaudible, mais elle porte le poids de toute la culpabilité qui m'accable.

Diego acquiesce une dernière fois, comprenant que je n'ai pas besoin d'entendre plus de justifications.

Il se tourne pour partir, sachant que j'ai des choses à régler à l'intérieur. Je referme la porte derrière moi, laissant un soupir m'échapper.

Mais dès que je passe le seuil de la chambre, une vague de panique m'envahit : j'ai oublié de rallumer la lumière en sortant.

Lui, l'exception de ma vie - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant