Chapitre 56

282 38 36
                                    

Elayan me fixe avec ce regard déterminé, mais innocent, celui qui me fait toujours flancher.

Je croise les bras, bien décidé à ne pas céder cette fois.

Spoil : il cède toujours face à son oméga d'amour et moi je vais mal finir si je continue de parler autant.

Moi : Non, Elayan. C'est trop risqué. T'es enceint de combien, déjà ? Sept mois ? Et tu veux te faufiler dans une foule de centaines de personnes, tout ça pour une fête ?

Il s'approche de moi, comme s'il allait simplement me convaincre en me touchant le bras, bon j'avoue c'est le cas.

Il sait exactement ce qu'il fait. Sa main glisse doucement sur ma manche, et il me regarde avec ces yeux presque suppliants.

Elayan : C'est pas juste n'importe quelle fête, Aaron. C'est LA fête. Tu sais à quel point j'adore cette tradition. Ça fait des années que j'y vais, je peux pas manquer ça.

Je fronce les sourcils, essayant de rester ferme, mais il continue d'enfoncer le clou avec cette petite moue adorable. Il joue la carte de la nostalgie, comme toujours.

Une fois par an, les gens fêtent un je ne sais quoi historique de notre pays et se réunissent tous dehors pour passer un "bon moment".

Je n'y suis jamais allé, me retrouver collé à des inconnus ébahis par des spectacles de rues c'est pas trop mon délire mais en ce qui concerne Elayan, c'est quasiment une tradition d'y assister chaque année.

Du coup voilà pourquoi ils sont en train de débattre. Je vote pour la victoire d'Elayan, il est trop mignon pour qu'Aaron dise non.

Moi : Tu peux y aller l'année prochaine. C'est pas comme si cette fête allait disparaître.

Elayan prend alors cet air exagérément blessé. Il pose une main sur son ventre, et je sais que c'est le début de la fin pour moi.

Comme à chaque fois que son oméga utilise sa grossesse en sa faveur, encore une fois vive Elayan.

Elayan : Aaron, c'est pas juste pour moi... C'est pour le bébé aussi.

Il fait une pause, dramatique qui le rend juste beaucoup trop mignon.

Elayan : Tu veux que notre enfant grandisse sans rien connaître ? Sans participer aux traditions de notre pays ? Ça va être ses premières expériences culturelles, et tu veux déjà l'en priver ?

Je lève les yeux au ciel, mais intérieurement, je me dis que c'est presque trop mignon. C'est son petit jeu. Il sait que je craque toujours pour ça.

Moi : T'es sérieux là ? Le bébé ne va même pas s'en souvenir, c'est pas comme si tu le prives vraiment de quoi que ce soit.

Elayan prend un air encore plus blessé, feignant d'être profondément vexé. Il prend une grande inspiration comme s'il rassemblait ses forces pour la réplique ultime.

Elayan : Oh, bien sûr, parce que tu penses que je fais tout ça pour moi, hein ?

Oui.

Mais t'oses pas lui dire.

Et toi tu oses un peu trop.

Elayan : Tu crois que j'en ai rien à faire de ce que notre enfant va ressentir ? Je veux juste que notre bébé grandisse avec nos traditions, qu'il sente dès maintenant qu'il est dans notre famille...

Il me jette ce regard de chiot battu, ses yeux luisant de fausse tristesse, et je sens déjà ma résistance s'effondrer. Mais je fais semblant de tenir bon.

Lui, l'exception de ma vie - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant