Chapitre 58

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Je regarde la télé sans vraiment y prêter attention, bien que le titre en bas de l'écran ne cesse de clignoter : Le fils du ministre retrouvé torturé et démembré, seul un tiers du corps identifié.

Ah bah super nouvelle ça alors !

Charmant. Encore un coup d'Aaron, c'est sûr. Je me dis que je devrais peut-être être plus choqué, mais j'ai atteint un stade où plus rien ne me surprend vraiment venant de lui.

Je fais une petite grimace et éteins la télé avant que d'autres détails sordides ne s'invitent dans ma soirée.

Je m'installe plus confortablement sur mon lit d'hôpital, essayant d'oublier que quelque part, un tiers d'un mec pourri gâté doit encore traîner dans un fossé ou un congélateur.

J'ai autre chose à penser. Comme le fait que mon ventre est désormais si gros que je n'arrive plus à voir mes propres pieds. Ah, la joie de la grossesse...

La porte s'ouvre en grinçant et je lève les yeux pour voir Aaron entrer, triomphant, tenant... une barbe à papa. Je lui lance un sourire amusé.

Voilà pourquoi je l'aime, malgré tout. Ce mec est un danger public capable de raser une ville, mais il me ramène une barbe à papa comme si c'était le remède à tous mes maux.

Aaron : Je t'avais dit que je te la ramènerais.

Il me tend la barbe à papa comme s'il venait de remporter un trophée olympique mais je me contente de sourire en le regardant.

Moi : Tu es incroyable. Mais tu le sais déjà.

Je prends la barbe à papa et commence à la manger avec un sourire satisfait.

Il s'installe sur la chaise à côté de mon lit, les yeux toujours fixés sur moi ou plutôt sur mon bandage au niveau du crâne, comme si j'étais une œuvre d'art, enfin plus probablement, un vase en porcelaine prêt à se fissurer à tout instant.

C'est mignon, dans un sens un peu flippant. Mais bon, c'est Aaron. Je ne m'attendais pas à moins.

Alors qu'on profite de ce moment de calme et de sucre, le médecin fait irruption dans la chambre, l'air grave mais pas alarmiste.

Je fronce les sourcils et arrête de mâcher la barbe à papa. J'ai un mauvais pressentiment.

Médecin : Monsieur Sanchez, je viens de revoir vos résultats. Pour le moment, l'état du bébé et le vôtre sont stables, mais pour éviter des complications à venir, il serait préférable de déclencher l'accouchement bientôt.

Mon cerveau bug un instant. Déclencher l'accouchement ? Genre... maintenant ? Mais je suis même pas à huit mois !

Moi : Attendez... vous parlez de déclencher l'accouchement... comme genre, là, bientôt ?

Je sens mon estomac se nouer. Non, pas maintenant. Pas déjà. J'étais censé avoir encore un peu de temps. J'étais prêt à affronter ça, mais dans un mois, pas maintenant.

Médecin : Oui, vous êtes sur le point de terminer votre septième mois, mais vu les circonstances, ce serait le meilleur choix pour vous et le bébé.

Je déglutis difficilement et regarde Aaron, cherchant du soutien dans ses yeux. Mais ce que je trouve, c'est une tempête de questions et d'inquiétudes.

Le mec est en mode panique totale. C'est presque drôle.

Aaron : Attendez, attendez. Vous êtes sûr ? Vous ne pouvez pas juste... je ne sais pas, attendre un peu plus ? Pourquoi maintenant ? Quelles complications ? Et si vous déclenchez, quels sont les risques ? Et pourquoi personne ne m'a parlé de ça avant ?

Lui, l'exception de ma vie - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant