Lui, l'exception de ma vie - Tome 2

Chapitre 53

Je regarde Elayan appuyer sur son t-shirt, dévoilant une petite bosse à peine visible, mais pourtant si significative.

Mon cœur rate un battement. Il est là, notre bébé, en train de grandir en lui.

C'est un mélange de fierté et d'euphorie qui m'envahit, mais cette joie est assombrie par une inquiétude que je n'arrive pas à chasser.

Je souris en le regardant, mais je sens mes entrailles se tordre. Elayan ne comprend pas en voyant l'expression sur mon visage changer.

Il ne comprend pas, et je sais que je dois lui dire.

Moi : Je suis tellement content... vraiment, je le suis. Mais j'ai aussi peur.

Il fronce les sourcils, cherchant à comprendre ce qui pourrait bien me faire peur, surtout que c'est bien la première fois de ma vie que j'ose dire un truc pareil.

Comme quoi ce petit oméga t'aura bien fait changer.

Et là, je me sens comme un idiot. Une fois encore, je suis pris par mes propres réflexions, des plans que je fais dans ma tête sans jamais les partager avec lui.

Mais cette fois, je n'ai plus le choix, je dois lui dire la vérité.

Moi : Je pensais à l'accouchement à ce que tu vas devoir traverser. J'ai peur pour toi. Je ne veux pas te voir souffrir, ou pire.

Je déglutis, me sentant coupable de ce que je m'apprête à dire.

Je sais qu'une partie de moi aurait préféré garder ça pour moi, comme toutes les autres fois où j'ai pris des décisions sans lui en parler mais je ne veux plus rien lui cacher.

Moi : J'avais déjà pensé qu'on pourrait ne pas avoir d'enfants "naturellement", tu sais... trouver une autre manière. Mais je t'en ai pas parlé, encore une fois. Je pensais juste te le dire un jour, comme une solution qui serait meilleure pour toi, pour nous.

Non mais vraiment t'as prévu vos 50 prochaines années ensemble mais tu lui as jamais demandé son avis !

C'est ce que je suis en train de faire conscience, alors fermes la.

Je vois son expression changer, mais il ne dit rien tout de suite. Je m'attends à une réaction, à de la colère peut-être, mais Elayan reste silencieux.

Je le fixe, cherchant un signe qui m'indique ce qu'il pense vraiment de tout ça. Il finit par sourire doucement, un de ces sourires qui ont le don de me calmer.

Il s'approche et pose ses mains sur mes joues, ses lèvres trouvent les miennes dans un baiser tendre qui fait taire toutes mes pensées confuses, au moins pour un instant.

Elayan : Mon corps est littéralement fait pour que je crève pas, du moins normalement.

Je sens sa légèreté derrière ses mots, et quelque part, ça me rassure. Mais une part de moi reste encore accrochée à cette peur sourde qui refuse de disparaître.

Je ne veux pas risquer de le perdre. Il recule un peu et me regarde dans les yeux, comme pour s'assurer que je comprends.

Il est plus fort que ce que je veux bien croire, et je sais qu'il a raison. Mais bordel, la peur est toujours là, profondément en moi.

Je le prends dans mes bras, sentant la chaleur de son corps contre le mien, cette petite bosse contre mon ventre.

C'est vrai, son corps est fait pour ça. Mais moi, je suis fait pour m'inquiéter pour lui.

Il finit par s'endormir dans mes bras, me laissant l'admirer se reposer, j'imagine que le début de grossesse est compliqué à gérer.

D'ailleurs, je ferais mieux de me renseigner sur ça, je dois dire que je n'ai jamais pris le temps de comprendre ce qu'Elayan va devoir subir.