Chapitre 40

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Je me tiens là, devant la gigantesque porte des Sanchez, le fraisier en équilibre précaire dans mes mains tremblantes et franchement, je me demande si c'était une bonne idée de venir.

Si on avait inventé une échelle du stress, je serais carrément en train de la pulvériser.

Je veux dire, mes parents ont à peine un solde créditeur dans leur compte en banque, et ils ont quand même réussi à manquer de respect à Aaron.

D'ailleurs leur banque appartient à Aaron. C'est encore plus dépressif dis comme ça.

Alors la situation avec ses parents à lui...

Là, si Alvaro et Angel ne m'aiment pas, je ne vais pas juste me faire recadrer comme avec papa.

Non, là, je vais littéralement mourir. Genre, je le sens.

Ils ont de quoi faire disparaître quelqu'un sans laisser de trace. Peut-être que je vais finir au fond d'une mer au large de Balia, tiens. On sait jamais.

Heureusement qu'Aaron va pas leur permettre, enfin y a intérêt.

AH JE STRESSE !

Sérieusement, mes parents m'ont donné du fil à retordre avec Aaron, alors qu'ils n'ont ni le statue, ni le fric, ni le pouvoir alors j'imagine pas ce que eux peuvent faire.

Alors j'ai misé sur une stratégie simple : le dessert. Classique, inoffensif. Un fraisier.

S'il y a bien une chose que personne ne peut refuser, c'est bien un gâteau, surtout Angel.

Bon, peut-être que les autres détestent les fraises, mais j'étais à court d'idées.

Aaron est à l'aise, il me regarde comme si on allait juste dîner chez des amis un peu cools. Mais il ne comprend pas.

Moi, je suis à deux doigts de m'évanouir. Si je me rate, c'est fini. Fini.

Et quand je dis fini je parle de ma vie, mon existence, ma présence sur Terre..

Là, on parle de la famille Sanchez. LA famille Sanchez. Les rois de Balia. La crème de la crème.

Autant dire que si Angel ou Alvaro me détestent, je suis mort.

Pas au sens figuré, hein. Littéralement. Disparu, pouf.

C'est même pas qu'ils me renverraient gentiment chez moi. Non, ils ont les moyens de me faire disparaître sans laisser une seule trace.

Alors, oui, je suis à deux doigts de jeter mon fraisier et de m'enfuir en courant.

Aaron, lui, il me regarde avec son sourire en coin habituel, comme s'il avait prédit l'avenir.

Mais moi, je suis pas du tout dans cet état d'esprit. J'ai l'impression que chaque battement de mon cœur fait trembler le gâteau.

Je vérifie mentalement si mon testament est à jour, et je me demande si j'ai bien dit à Aaron où j'aimerais être enterré.

Comme si t'avais des trucs à légués.

La porte s'ouvre, et je fais face à Angel, je l'ai déjà vu mais jamais en tant qu'oméga d'Aaron.

Je m'attendais à un regard froid et calculateur, mais à la place, il a un sourire si éclatant que j'en reste bouche bée, le même que lorsqu'on s'était vu avant.

Je tente de lui tendre mon fraisier, espérant que c'est une bonne idée. Parce qu'après tout, qui peut dire non à un gâteau, non ? Peut-être eux, justement.

Angel regarde le fraisier, puis me regarde moi. Et là, sans prévenir, il me prend dans ses bras et hurle – oui, hurle, genre à pleine voix.

Angel : C'est mon gendre préféré !

Lui, l'exception de ma vie - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant