Chapitre 13

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Point de vue d'Aaron

Je suis debout devant la fenêtre, observant la ville en contrebas.

Les lumières clignotantes des voitures, les immeubles illuminés, tout ça me paraît familier et étranger à la fois.

Ça fait 72 heures qu'Elayan est chez moi. 72 heures de tourbillon incessant de paroles, d'ironie et de provocation.

Il finit par décider qu'il est temps de partir. Il se lève brusquement, me jetant un regard par-dessus son épaule.

Elayan : Bon, c'est pas que je m'ennuie, mais faut que je retourne chez ma mère !

Il finit sa phrase en riant, sa voix éclatant dans l'air comme une claque.

Je ne réagis pas à sa connerie. Je ne réagis jamais. Mon visage reste impassible, mon ton glacial comme toujours.

Moi : On se voit demain, même heure.

Il s'arrête net, ses yeux brillants d'une malice enfantine.

Elayan : Non.

Il me lance un regard amusé, savourant le plaisir de me contredire mais je ne hausse même pas un sourcil.

Moi : Je me répète jamais, Elayan.

Il éclate de rire, un son qui résonne étrangement dans la pièce silencieuse.

Elayan : Toujours aussi coincé... Très bien, très bien, je serai là.

Il s'éloigne enfin, laissant derrière lui une traînée d'énergie chaotique. Je me permets un soupir discret.

L'air se fait plus calme, plus froid sans lui. Ça me dérange plus que je voudrais l'admettre.

Je décide de sortir prendre l'air sur ma terrasse, l'air est frais, la ville toujours en mouvement, un contraste apaisant avec le bordel intérieur que laisse Elayan.

Je me reconcentre rapidement et prends ma veste avant d'aller régler quelques comptes avec un connard que je risque de buter s'il continue.

Les heures défilent sans que je ne le remarque et à la fin de la journée, mes pas me mènent près de mon bar.

Bizarrement celui où travaille le mec qui n'a pas quitté ses pensées de la- ohh quel bel oiseau !

Ouais, je préfère.

Personne ne semble surpris me voir là. Balia, c'est mon terrain de jeu, mon royaume et encore plus la nuit.

Mais ce soir, quelque chose cloche. Une odeur âcre de fumée me prend à la gorge. Mon cœur rate un battement. De la fumée noire et épaisse s'échappe des fenêtres.

L'alarme retentit, les gens crient et se précipitent vers la sortie. Mon esprit est envahi par une inquiétude soudaine et déconcertante : Elayan.

Elayan est encore à l'intérieur. Je n'ai jamais ressenti une peur pareille. Pourquoi je m'en fais autant pour cet idiot d'oméga que je connais à peine ?

Cette angoisse me semble étrangère, incompatible avec la froideur que j'affiche toujours.

Je brise ma façade froide, une fissure dans ma carapace imperturbable et gueule à tous mes hommes de le retrouver mais ils sont trop lents.

Je m'apprête donc à entrer pour le chercher quand je le vois émerger de la fumée, toussant violemment, recouvert de cendre.

Il est furieux, ses yeux lançant des éclairs à tout le monde comme s'il n'avait pas peur de se faire tuer par un de mes gars.

Lui, l'exception de ma vie - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant