Chapitre 60

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Il me lance un regard, une lueur de panique dans ses yeux qui, malgré ses efforts pour rester impassible, trahit l'ouragan d'angoisse qui fait rage dans sa tête.

Je connais bien cette lueur.

Je la vois dès qu'un truc sort de l'ordinaire, surtout en ce qui concerne ma sécurité et celle des enfants.

J'essaie de cacher un sourire, parce que je sais déjà comment ça va se terminer.

Spoiler : je vais être soulevé comme une princesse disney et embarqué dans une course folle vers l'hôpital.

Et voilà ! En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je me retrouve littéralement porté dans ses bras comme si je pesais le poids d'une plume.

Ce n'est pas la première fois qu'Aaron me transporte ainsi, mais là, dans ce contexte précis, avec mes 8 mois de grossesse bien lourds, je trouve la situation aussi comique qu'irréaliste.

Et en prime, Adrian, notre fils, assiste à la scène avec de grands yeux ronds, figé dans son rôle d'invité spécial à notre "mariage" improvisé dans le salon.

Adrian : bébé venir ?!

Sa petite voix tremblante résonne dans la pièce, pleine d'anticipation et de fascination.

C'est comme s'il assistait à la scène la plus incroyable de sa courte existence.

Aaron, toujours aussi sérieux et un poil dramatique s'occupe de lui répondre alors que j'essaie de pas hurler de douleur à chaque contraction.

Aaron : Oui, Adrian, le bébé arrive. On va à l'hôpital maintenant.

Et voilà comment notre mariage express, orchestré avec une fleur piquée dans un vase, prend fin de manière tout aussi précipitée qu'il avait commencé.

Ciao les alliances en pâte à modeler et les discours touchants.

On est déjà en train de filer vers l'hôpital à une vitesse sûrement illégale.

Aaron me dépose dans la voiture avec une délicatesse exagérée, comme si j'étais fait de porcelaine ultra-fragile.

Bon, OK, je suis à huit mois de grossesse, mais honnêtement, ce ventre me fait déjà sentir plus proche du cachalot échoué que de la poupée en cristal.

Adrian, habituellement une boule d'énergie, est d'un calme presque surnaturel. Il est sûrement choqué par le revirement de situation.

Il reste silencieux, ses petits doigts agrippés à son doudou, ses yeux oscillant entre moi et Aaron comme s'il essayait de comprendre ce qui se passe réellement.

La route jusqu'à l'hôpital me semble durer une éternité, même si je sais qu'Aaron conduit plus vite qu'il ne devrait.

Chaque virage, chaque accélération, me donne envie de lui dire de ralentir, mais je me contente de respirer profondément et de me concentrer sur les contractions qui commencent à devenir régulières.

Au fond, je lui fais confiance, même si parfois son sens des priorités est un peu... extrême.

Arrivés à l'hôpital, tout s'enchaîne.

On m'installe sur une civière, des infirmières et des médecins me prennent immédiatement en charge, pendant qu'Aaron, toujours aussi nerveux, est prié de rester en retrait.

Je le vois, à deux doigts de se mordre les doigts tellement il bouillonne d'inquiétude.

Pour une fois, il se retient de faire une scène. Un vrai progrès.

Lui, l'exception de ma vie - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant