Chapitre 51

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Point de vue d'Aaron

Je suis là, dans l'obscurité, à ruminer. À repenser à tout. Et ouais, c'est clair, j'ai vraiment merdé.

Mais pas juste un petit truc, pas une erreur de jugement comme ça peut arriver aux autres. Non, j'ai vraiment, profondément, foutu le bordel.

Je pensais que tout ce que je faisais, c'était pour le bien d'Elayan.

Chaque décision, chaque fois que je prenais les devants, c'était pour lui, parce que je pensais savoir mieux.

Je croyais qu'il était... content. Que ça l'arrangeait, en fait.

J'ai toujours agi en pensant que je faisais bien. Que je faisais ce qu'il fallait.

Mais j'ai pas vu à quel point ça pouvait l'étouffer.

Je suis pas du genre à regretter. Ouais, j'ai fais des conneries, mais je les assume.

Sauf que là, ça tourne en boucle dans ma tête.

J'aurais jamais dû lui imposer la marque...

Je croyais bien faire. Je voulais qu'il soit à moi, pour de bon.

Je pensais que c'était ce qu'il voulait aussi, qu'il finirait par le comprendre.

Mais non. Il m'en veut. Et je peux dire que je l'ai pas vu venir.

J'ai toujours été celui qui prend les décisions. Ça a toujours été mon rôle. Depuis le début.

Je pensais que ça l'arrangeait, que ça lui évitait de se prendre la tête pour des trucs qu'il n'avait pas envie de gérer.

Mais à chaque fois que je choisissais quelque chose pour lui, je ne voyais pas que je lui enlevais son propre choix.

Que je l'obligeais à suivre mon chemin sans même lui demander ce qu'il en pensait.

La déco de l'appart ? J'ai pris les devants. Je voulais qu'il rentre et se sente chez lui, dans un endroit qui lui corresponde.

Je me disais que si je faisais tout à sa place, ça lui enlèverait du stress, que ça lui éviterait de s'inquiéter pour des détails insignifiants.

L'emménagement, c'était pareil. J'ai pris ses affaires, je les ai ramenées, et je n'ai même pas pensé une seconde à lui demander si c'était ce qu'il voulait ou s'il voulait d'abord en parler à ses parents.

Je pensais juste que c'était la suite logique, que c'était ce qu'il attendait de moi. Même le rendez-vous chez le psy...

Je voyais bien qu'il n'allait pas bien, mais j'ai pris la décision pour lui, parce que je pensais que c'était la bonne chose à faire. Mais je n'ai pas écouté ce qu'il ressentait vraiment.

Même ma demande en mariage, en y repensant il ne m'a jamais dit oui, ce n'est qu'après lui avoir mis la bague aux doigts qu'il a fini par dire qu'il était heureux.

Heureux mais pas forcément d'accord... Et encore une fois, je ne l'ai pas remarqué.

Et puis il y a eu la marque. Ça, c'était censé être le truc ultime. Une preuve que rien ne pourrait jamais nous séparer.

Mais je lui ai même pas laissé le temps de dire non. Parce que pour moi, c'était évident.

Je l'aime, et je veux qu'il soit lié à moi pour toujours. Mais je n'ai pas pensé à ce que lui, il voulait.

J'ai tout imposé, encore une fois.

Maintenant, je suis là, et il est loin de moi. Et c'est ça qui me tue. Qu'il ne soit pas à mes côtés.

Lui, l'exception de ma vie - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant