Les Arcanes de l'Aube _ Tome 1 L'Initiation des Élus (Réécriture/Correction)

Arc 1 : Découverte de la Magie_Chapitre 1

Le crépuscule tombait sur le quartier de Lyra, plongeant les rues dans un pénombre parsemée des lueurs pâles des lampadaires. C'était une soirée comme les autres, banale et tranquille, sauf que ce soir-là, Lyra avait traîné plus longtemps que d'habitude à la bibliothèque. Elle aimait cet endroit. C'était l'un des rares endroits où elle se sentait à l'aise, perdue parmi les pages jaunies des vieux livres de contes et de magie. Mais la fermeture de la bibliothèque la força à rentrer, et à présent, elle marchait seule sur le chemin du retour, le sac à dos lourd de livres contre ses épaules.

Lyra aimait ces moments de solitude. Les rues désertes lui offriraient une certaine sérénité, un calme nécessaire après une longue journée. Pourtant, ce soir, une étrange sensation la hantait. Une tension flottait dans l'air, un frisson incessant qui courait le long de sa colonne vertébrale. Elle se frotta les bras pour chasser le froid, bien que la température fût douce pour une soirée d'automne.

En passant devant une ruelle sombre, Lyra accéléra le pas. Le pressentiment d'être suivi s'intensifiait, mais elle tenta de l'ignorer. Après tout, ce n'était qu'une rue vide, et elle était à quelques pâtés de maisons de chez elle. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil furtifs par-dessus son épaule. Les ombres semblaient s'allonger, déformées par la lumière vacillante des lampadaires. Elle se surprit à retenir son souffle, comme si l'air lui-même s'était figé.

C'est alors qu'elle les vit. Trois silhouettes émergèrent de la ruelle, s'avançant vers elle d'un pas prêté mais déterminé. Lyra sentit son cœur s'emballer, chaque battement résonnant comme un tambour dans ses oreilles. Ils étaient jeunes, peut-être un peu plus âgés qu'elle, mais leur allure négligée et leurs regards narquois n'avaient rien de rassurant. Le chef du groupe, un garçon au visage marqué par les qualités, arbora un sourire en coin qui fit naître une vague d'angoisse chez Lyra.

« Hé, t'es perdue, la gamine ? » lança-t-il d'une voix traînante, tandis que ses acolytes riaient sournoisement.

Lyra ne répondit pas, ses mains se croustillantes sur les bretelles de son sac. Elle chercha désespérément une issue du regard, mais les garçons bloquaient la rue, et la ruelle qu'elle avait espéré contourner semblait se refermer sur elle comme une piège. Son instinct lui hurlait de courir, mais ses jambes restaient clouées sur place, paralysées par la peur.

« Tu sais que c'est dangereux de traîner seule par ici, non ? » reprit le garçon, s'approchant encore, son sourire s'élargissant tandis que ses yeux la scrutaient de haut en bas. « On pourrait te montrer quelques trucs... »

Les rires redoublèrent, les échos sinistres qui rebondissaient sur les murs de briques. Lyra déglutit difficilement, sentant ses mains devenir moites. Elle recula d'un pas, cherchant une échappatoire dans cet espace restreint. Mais ils s'avançaient encore, resserrant leur cercle autour d'elle.

C'est à cet instant précis, alors que la panique atteignait son paroxysme, que quelque chose changea en elle. Une chaleur intense envahit son corps, partant du creux de son ventre pour se diffuser à travers chaque fibre de son être. C'était une sensation nouvelle, étrange, et pourtant étrangement familière, comme une force dormante qui venait de s'éveiller après un long sommeil.

Les rires cessèrent brusquement lorsqu'une lumière éblouissante jaillit des paumes de Lyra. C'était comme si une étoile venait de naître dans ses mains, projetant une lumière blanche et pure qui déchira l'obscurité. Les garçons reculèrent, éblouis et terrifiés, leurs cris étouffés par le rugissement de l'énergie qui émanait de Lyra. Elle, les yeux écarquillés de surprise, ne comprenaient pas ce qui se passait. Ses mains tremblaient, mais la lumière ne faiblissait pas. Au contraire, elle semblait gagner en intensité, pulsant au rythme de son cœur affolé.