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Pdv Brie
Le son de la trompette résonne dans mes oreilles. Il y a du mouvement autour de moi. Les gens essayent de ne pas faire de bruit en bougeant. Pourtant je n'arrive pas à ignorer les sons imperceptibles de leurs vêtements qui se froissent, ni celui des mouchoirs qui sont sorties comme si la mort de mon père pouvait en faire pleurer autant. Je n'arrive pas non plus à oublier le sons des pas des hommes qui ont porté le cercueil. Même le son des feuilles au-dessus de nos têtes fait bourdonner mes oreilles. Et avec tous ses sons, toutes cette attention que je porte aux détails auditifs autour de moi, je n'entends pas l'homme de cérémonie qui attend que je m'approche pour prononcer le dernier discours à mon père.
Lorsque je comprends enfin ce qui m'est demandé, je n'ai pas le courage de me lever pour aller au pupitre. Je vois défiler devant mes yeux, les dizaines de fois où je l'ai détesté d'être mon père sans l'être vraiment. Je revois tous ces moments où je pensais être heureuse au volant alors qu'au bureau seule Julia savait et que seul Nathanaël me couvrait. Je me revois dans son bureau, il y a quelques jours à peine, quelques semaines peut-être, je pensais récupérer une autre mission sans importance. J'avais la rage de la nuit d'avant où Gabriel m'avait encore abandonné, la rage que mon père me laisse à nouveau sur la touche, l'arrogance de penser que ma vie aurait pu être pire et la tristesse de me dire que malgré tous mes efforts, je n'arrivais pas à être heureuse. Et puis je me suis sentis vivante, j'ai agis, l'équipe mais laisser m'intégrer, Nathanaël m'a suivi, mon père m'a fait un peu confiance. J'ai repris des forces, je me suis dit que cette fois allait être la bonne, que la chance avait tournée. Et malgré l'accident, le mal de crâne, les bleus, les blessures, l'état de Sean, les cernes et l'inquiétude de résultat final, je pensais vraiment aller bien. Et puis Gabriel a révélé son vrai visage, bien plus traître que je ne le pensais. Julia m'a abandonné, me laissant désorientée face à elle et toute sa folie. Maxia a tourné le dos à l'agence, à mon père, à nos valeurs, avant de faire exploser le bâtiment qui m'a accueilli depuis plus longtemps que je ne peux m'en souvenir. Et puis elle a essayé de me tuer et mon père s'est interposé, me prouvant ainsi l'amour pour lequel j'ai tant douté.
Je sens d'un coup une main qui se voulait délicate sur mon épaule et qui me ramène à la réalité. Je suis la sans y être et mon absence fait fait remarquer. Je n'ai toujours pas bougé. Le pupitre est toujours à 10 mètres de moi et cela me semble bien trop loin pour mes forces actuelles. N'oublions pas que je suis toujours couvertes de bleus, d'égratignures, de cicatrices et autres blessures même si entre nous, nous savons bien que ce n'est pas ça qui m'empêche de me lever.
La main est celle de Nathanaël, son visage est confiant, il souris légèrement et ses yeux m'encouragent à affronter le moment. Malgré la confiance du grand brun, je ne veux vraiment pas me lever. Pourtant une phrase prononcé dans mon dos déverrouille mes jambes :
- C'était ton père, tu as forcément besoin de dire quelque chose.
La voix de Brian. Je n'avais même pas remarqué qu'il était derrière moi. Bien sûr je savais que lui et l'équipe serait là, ils ne m'ont pas lâché depuis le drame. En tout cas, cette phrase fait résonner en moi une autre qu'il a prononcé il y a quelques jours, au garage :
" Brie, arrêtes de râler, moi ça fait plus de 35 ans que je n'ai pas vu mon père ! Je ne me rappelle d'absolument rien sur lui alors profites du tien au lieu de lui faire des reproches ! "
Il a raison, mon père a été présent bien plus longtemps dans ma vie que bien des enfants malheureusement. Alors je me lève, réduit la distance qui me sépare de ce pupitre en quelques pas et commence :
-Il était mon père ...
J'aligne les mots les uns derrière les autres sans vraiment réfléchir au sens de mes paroles. Pour la première fois depuis longtemps, je développe sur mon enfance, sur mon histoire, sur celle de mon père. Je ne pensais pas réussir à tenir debout, et finalement je laisse pour seule marque de mon état les larmes qui coulent lentement sur mes joues. Je continue de parler, ma vie, la sienne, mes espoirs, les siens. Mon discours qui partait sans grande conviction devient celui que j'ai prononcé avec le plus de force.
Lorsque je termine, ce qui m'aperçois que j'en avais presque oublier de respirer. Je reprends mon souffle et alors que la dernière larme coule sur ma joue, un applaudissement se fait entendre. Mon corps se détend, ma respiration reprend son rythme, mon cœur se calme et ma tête se relève une fois que ma main à rapidement fait disparaitre l'eau de mon visage. Mes amis sont debout, et tous ces gens dont je ne connaissais pas l'existence aussi. Leur présence me fait du bien. Et de voir, ou plutôt d'entendre qu'ils sont tout aussi touchés que moi me fait chaud au cœur.
Après de longues secondes d'ovation que je ne sais pour mon père ou pour ma discours, je quitte le pupitre et retourne à ma place. La cérémonie se poursuit et puis se termine rapidement. Les gens se disperse petit à petit. L'équipe ne reste pas bien loin de moi, pendant que Nathanaël ne me quitte pas d'une semelle. On dirai qu'il a peur que je m'écroule. Je souris pour donner le change mais il ne semble pas y croire, mon sourire il le connait, et celui qui s'affiche sur mon visage lui est inconnu. Toutes ces personnes autour de moi s'applique à me répéter que mon père sera regretter, que le directeur était un homme bien, qu'il parlait souvent de moi, qu'il aurait été fière de moi et ainsi de suite. Mais ce n'est pas ça que je veux entendre. C'est sa voix que je veux, pas celles d'inconnus qui disent le connaitre au meilleur de sa vie.
Entre une lady-de-je-ne-sais-quoi et un monsieur-de-je-ne-sais-où, je fini par laisser tomber mon masque face à Nath, il comprend immédiatement et d'un signe de tête je le vois demander à Brian qu'on décale. Mes amis se mettent alors en mouvement d'un seul geste et le grand brun vient me sauver des griffes d'un couple qui s'approche de moi comme tous les autres. Prétextant devoir me parler de tout urgence nous nous éclipsons sans autre cérémonie.
En montant dans la voiture, ma tête tombe de fatigue sur l'épaule de mon sauveur. Je le sens se détendre et s'installer plus confortablement. Nous nous dirigeons surement vers le garage, notre lieu de vie depuis le drame, pourtant mes pensées retournent inlassablement au même endroit et avec la même personne. De toute façon c'est soit ça, soit je me torture l'esprit à savoir d'où est ce que je peux bien avoir déjà rencontrer Brian O'Conner.
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On se revoit au prochain chapitre, prenez soin de vous <3
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Le bruit d'une sœur
FanfictionQuand je suis entrée dans cet ascenseur, je ne savais absolument pas qui ils pouvaient bien être. La seule chose qui me préoccupait c'est que j'allais être en retard encore une fois et que mon père allait finir par me virer. Pourtant son regard, son...