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Ella Greene - 34 ans
- Laissez-le en dehors de ça ! crie Rick pensant qu'elle parle de Will.
- Je ne parle pas de lui Rick.
Une sueur froide me parcourt l'échine et mon cœur bat si fort dans mes oreilles que j'ai la tête qui tourne.
- Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? demande Rick sa voix tremblante de frustration, cherchant une explication.
- Nous avons un autre fils Rick. Son nom est RJ Grimes. Il a neuf mois. Il...
- Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?! redemande-t-il sa colère éclatant à chaque mot.
- Rick, reprend Michonne sa voix brisée par l'émotion. Je sais que ça fait beaucoup à avaler mais c'est la vérité. S'il te plaît, écoute-moi, souffle-t-elle. Ce matin-là, quand Ella a eu ses contractions je ne me sentais pas bien alors j'ai fait un test de grossesse et j'ai découvert que j'étais enceinte de plusieurs mois... J'étais terrorisée... Je savais que je ne pouvais pas te le dire, que ça te détruirait...
- Ne remets pas sur moi ! crie Rick avec colère. Ça ne peut pas être vrai !
Ma respiration s'accélère et je suis à deux doigts de tomber dans les pommes.
- C'est notre bébé Rick... Et c'est un garçon formidable... Il te ressemble tellement... Il dort à l'étage...
Rick se pince le nez en essayant de se calmer. Je vois sa poitrine se lever et s'affaisser rapidement.
- J'étais perdue Rick. J'avais peur. Je savais que tu n'avais jamais vraiment voulu d'enfant que tu avais accepté de demander à Ella de porter notre bébé pour moi. Je ne voulais pas être un fardeau, ni te forcer à faire face à quelque chose que tu ne voulais pas... Je pensais que tu serais mieux sans moi. Je ne savais pas comment gérer tout ça... Mais Dieu que je t'aime !
J'essaie désespérément de reprendre mon souffle mais je ne peux plus rester ici. J'ai besoin de partir.
Je sors de la cuisine sur des jambes chancelantes, ignorant Rick dont la voix résonne, forte et furieuse et Michonne, dont la supplication perce l'air. Mes pieds me mènent malgré moi dans le couloir menant aux chambres.
L'estomac noué, je m'arrête devant la chambre de Will et prends une profonde inspiration, me préparant à affronter la réalité.
Lorsque j'ouvre la porte, j'aperçois un petit corps dans le lit. Les larmes me montent aux yeux alors que le bébé métissé se tortille dans le berceau. Sa vue, ses pleurs et son odeur sont trop accablants. Je sors de la pièce, l'esprit en tourment et me penche en avant, agrippant mes genoux tandis que des haut-le-cœur me secouent.
Je n'arrive pas à reprendre mon souffle, mon estomac n'arrête pas de se retourner.
Je serre mes genoux plus fort et vomis, le corps secoué par la réalité que j'essaie d'ignorer.
