CHAPITRE 5 - Iris

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Nous sommes devant la boîte de nuit.

L'ambiance semble être à son apogée.

De l'extérieur, nous pouvons entendre les basses retentir jusque dans le creux de notre estomac. Les percussions chamboulent mon être : je ne suis que rythme endiablé. Je n'ai pas l'habitude de ce genre d'ambiance : la plupart des gens à l'extérieur sont déjà ivres. Un verre à la main, ils tiennent des conversations insensées.

Les étoiles rayonnent dans le ciel obscur au-dessus de nos têtes. Aucun son alentour, mis à part la musique qui résonne dans ma tête.

— T'es prête, Iris ? Me demande Hava.

Elle est d'une élégance sans pareille. Elle porte une robe moulante noire simpliste, et des talons hauts rouges. Elle est superbe.

Je dois avouer que, entourée de mes trois amies, mon rythme cardiaque ralentit progressivement, jusqu'à dénouer le nœud qui se trouvait dans ma gorge jusqu'alors.

— Oui... Oui, ça va.

— Parfait ! Alors on y va ! S'exclame-t-elle.

Alors que nous approchons, j'attrape le bas de la robe qu'Hava m'a prêtée, et la tire vers le bas pour cacher mes cuisses.

Qu'elle est courte...

J'en profite pour réajuster mon décolleté trop profond. Rien ne me convient.

— Eh ! M'interpelle la propriétaire de ce mince filet de tissu.

— Mmh ?

— Déstresse !

Je souffle un bon coup pour me relaxer, même si mes épaules me semblent toujours contractées. Et tout à coup, alors que nous avançons vers l'entrée de la discothèque, la porte s'ouvre. Un videur apparaît, grand, svelte mais avec l'air extrêmement musclé. Il a des yeux de glace. Il me fait peur, malgré le sourire sincère qu'il arbore.

— Vous entrez, les filles ? Nous demande-t-il d'une voix étrangement mielleuse.

Je ne m'attendais pas à ça.

Mais avant que nous ne puissions répondre, nous entendons des bruits derrière nous et nous retournons les unes après les autres.

Des habitués, sans doute.

Ils arrivent, toutes voiles dehors, en courant dans le parking. L'espace d'un instant, je les imagine se casser la figure sur les marches qui tapissent l'entrée de la boîte de nuit et faire de beaux paillassons pour les éthyliques qui sortiront dans quelques heures, mais il n'en est rien. Ils ont beau être bourrés comme des coings, ils semblent parfaitement connaître les lieux. Le groupe d'amis, hommes comme femmes, rentrent et nous laissent seules. Du moins, c'est ce que je pensais...

— Oh, Hava ! Lance Hélèna à la jeune femme.

La principale concernée se retourne, tandis que j'observe son visage s'illuminer. Des milliers d'étoiles s'ancrent dans ses iris, comme si elle avait vu un ange descendu du ciel passer devant elle.

Je tourne ainsi la tête vers la gauche et aperçois un groupe de garçons qui semble aussi vouloir entrer. Ils doivent être cinq ou six, mais je ne suis pas d'humeur à faire des comptes. La situation est déjà bien assez angoissante. Ces hommes font vraiment peur à voir : une vraie bande de débraillés.

Dans quoi j'me suis fourrée encore ?

Je viens juste d'arriver, et je n'apprécie déjà pas vraiment les personnes qui fréquentent ces lieux. Nous sommes loin d'être du même monde.

LA MORSURE DU DESTINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant